L’attaquant Mario Balotelli célèbre un de ses buts avec ses coéquipiers, face à Lorient, le 2 octobre. | VALERY HACHE / AFP

Il n’y en a que pour lui. Mario Balotelli par-ci, « Super Mario » par là. Jeudi, à la veille de la confrontation entre Nice et Lyon, vendredi soir (20 h 45), le journal L’Equipe a fait sa « une » sur « Mario Balotelli l’indomptable ». Le 22 septembre, après la victoire des Aiglons face à Monaco (4-0), le quotidien titrait en première page : « Avec les compliments de Super Mario ». Alors certes, l’Italien a inscrit 5 buts en à peine trois matchs de Ligue 1, un ratio assez incroyable, avec une moyenne d’une réalisation toutes les cinquante et une minutes. Certes, sa présence sur la pelouse de l’Allianz Riviera, vendredi soir, après que la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a annulé son match de suspension consécutif à une expulsion trop sévère face à Lorient, est une bonne nouvelle pour le spectacle.

Mais il ne faudrait tout de même pas oublier que l’OGC Nice de Lucien Favre n’a perdu aucun de ses 5 autres rencontres de championnat disputés sans sa star. Le tout malgré le départ de Valère Germain et Hatem Ben Arfa cet été. Bilan en Ligue 1, avec ou sans Balotelli : 6 victoires pour 2 nuls et aucune défaite. Au-delà de son Italien incontournable, le collectif niçois est l’un des plus efficaces depuis le début de la saison. L’occasion de dresser une petite sélection – subjective, forcément – des autres membres de l’équipe qui évoluent dans l’ombre du médiatique attaquant.

  • Yoan Cardinale

Nice présente la défense la plus hermétique de Ligue 1, avec seulement 5 buts encaissés en huit journées, et elle le doit moins aux replis défensifs – quasi inexistants – de son attaquant vedette qu’aux parades de son gardien. Yoan Cardinale, qui a disputé l’intégralité des rencontres de championnat depuis le début de la saison, a déjà arrêté 24 tirs sur les 29 qu’il a subis (voir sa fiche LFP). Sans compter ses sorties, car le jeune homme, 22 ans, ne rechigne pas à aller à l’impact et à montrer les poings. Un engagement qui compense sa relative petite taille (1,81 mètre pour 84 kg). L’attaquant colombien de Monaco, Radamel Falcao, en sait quelque chose. Le 21 septembre, après un choc avec le portier niçois, sorti loin de ses cages, le buteur a dû quitter la pelouse et aller passer un scanner à l’hôpital, finalement rassurant.

S’il est désormais l’un des artisans principaux de la réussite des Aiglons, Cardinale a connu un parcours sinueux – « une grosse nationale 7 plutôt que l’autoroute », a-t-il résumé un jour. Né à La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, il a d’abord été formé à l’OM (2003-2007) avant de connaître des problèmes à un genou et de poursuivre ses classes au SC Air Bel, un bon club formateur marseillais. Arrivé à Nice en 2009, il n’était encore que troisième gardien dans la hiérarchie lors de la saison 2015-2016. Mais les blessures et les contre-performances de Simon Pouplin et Mouez Hassen lui ont permis de s’imposer. Cette saison, en L1, Cardinale affiche déjà quatre matchs sans avoir encaissé de but. Lucien Favre, son entraîneur, loue « une très belle personnalité, très souriante, franche, qui dégage du très positif et sait s’imposer intelligemment dans le groupe ».

  • Paul Baysse

Le défenseur central de 28 ans – il peut aussi jouer à droite – a repris le brassard de capitaine cette saison. Depuis cet été, ses performances sont dans la continuité de sa solide saison 2015-2016, où il avait aligné 30 matchs en championnat et permis à Nice de terminer à la quatrième place. Premier buteur lors de la démonstration (4-0) face à Monaco, le 21 septembre, Baysse a déjà fait preuve par le passé d’une force de caractère assez remarquable. En janvier 2015, Zlatan Ibrahimovic le chambre en faisant mine de découvrir son nom sur son maillot, une manière de dire à Baysse : « Qui es-tu ? » Le défenseur, du tac-au-tac, en fera ostensiblement de même.

Victime de deux ruptures des ligaments croisés en 2013 – la première en janvier, la second en août –, le joueur formé à Bordeaux, où il n’a pas réussi à s’imposer, a d’abord connu les affres de la Ligue 2, avec Sedan, avant de découvrir la division supérieure avec le Stade brestois puis l’AS Saint-Etienne.

  • Jean-Michaël Seri

Pas aussi médiatisé que son compère de l’entrejeu au physique de jeune adolescent, Vincent Koziello, ou que Younès Belhanda, arrivé du Dynamo Kiev cet été, le milieu niçois Jean-Michaël Seri est loin d’être l’élément le plus mis en avant chez les Aiglons, où il est arrivé à l’été 2015 en provenance du club portugais FC Paços de Ferreira, contre environ 1 million d’euros. La saison dernière, sous les ordres de Claude Puel, le jeune Ivoirien, âgé de 25 ans, a pourtant disputé 37 matchs, dont 34 comme titulaire, pour 3 buts et 5 passes décisives. En huit journées, il en est déjà à trois offrandes et domine le classement des passeurs, aux côtés des Parisiens Di Maria et Maxwell et du Lillois Eder.

Doté d’un physique pas très imposant (1,68 m, 65 kg), jambes arquées – « je pense qu’il est né sur un tonneau », a dit de lui son ancien entraîneur, Claude Puel –, amateur d’athlétisme et fan d’Usain Bolt, Seri ne dispose pas d’une pointe de vitesse exceptionnelle mais est capable de répéter les efforts au milieu pendant toute une rencontre. Un travail de sape précieux.

  • Alassane Pléa

Après les exemples de Florent Balmont, Loïc Rémy, Anthony Mounier, Jérémy Pied ou Timothée Kolodziejczak, et, dans un cas un peu différent, Hatem Ben Arfa, voilà un nom de plus à ajouter à la liste des joueurs formés à Lyon et qui ont réussi à Nice. Alassane Pléa, formé chez les Gones après avoir débuté à Wasquehal (Nord), n’a jamais réussi à s’imposer dans le Rhône, barré par une impressionnante densité de jeunes attaquants.

S’il n’est pas tout le temps titulaire, comme lors des 6e et 8e journées, où il a dû se contenter de fins de matchs, Pléa, attaquant complet, a déjà inscrit trois buts depuis le début du championnat.

Lucien Favre (à gauche) discute avec l’entraîneur de Rennes, Christian Gourcuff, le 14 août 2016. | JEAN-CHRISTOPHE MAGNENET / AFP

  • Lucien Favre

Le Suisse de 58 ans, arrivé sur le banc du Gym cet été, refuse l’étiquette de faiseur de miracles. Au Point.fr, avant le début de la saison, il a martelé qu’« un entraîneur n’est pas Harry Potter ». De fait, plutôt que s’apparenter à un coup de baguette magique, les bons résultats de Nice s’inscrivent dans la continuité d’une dynamique positive initiée sous le règne de son prédécesseur, Claude Puel (2012-2016).

Souvent présenté comme un amateur de jeu offensif, prêt à lancer de jeunes joueurs – à l’instar du défenseur Malang Sarr, 17 ans –, Favre, ancien milieu offensif passé par Toulouse dans les années 1980, s’est surtout fait connaître pour ses quatre années passées à la tête du club allemand du Borussia Mönchengladbach (2011-2015), qu’il a d’abord sauvé de la relégation avant de lui permettre de tutoyer les places européennes. Des performances qui lui valurent des éloges, dont celle-ci : « C’est l’un des meilleurs entraîneurs que j’ai rencontrés. » Le compliment est signé Pep Guardiola, ancien entraîneur du Bayern Munich.