Francois Hollande à l’Elysée, le 29 septembre. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Entre « coup d’éclat calamiteux », « sabordage » et « suicide politique »... le livre Un président ne devrait jamais dire ça, dans lequel François Hollande se laisse aller à la confidence avec les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, est comparé par la presse française du week-end à une « épitaphe » scellant ses chances de réélection.

Les répercussions ont été telles que le chef de l’Etat a dû se fendre d’un courrier d’excuses aux magistrats, visés par certaines de ses confidences.

« En clair, François Hollande dit n’importe quoi lorsqu’il reçoit les journalistes et regrette tout immédiatement après », se gausse Sébastien Lacroix dans L’Union. Les représentants des présidents de tribunaux et procureurs de France ont salué « un début d’explication », tout en prévenant qu’il faudrait du temps « pour que les choses se cicatrisent ».

Mais cela n’est pas sans conséquence pour le locataire de l’Elysée : « En douze heures, les trois principaux chefs socialistes [Claude Bartolone, Jean-Christophe Cambadélis et Manuel Valls] ont pris leurs distances », constate Laure Bretton dans Libération. Le président (PS) de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a ainsi déclaré vendredi dans un entretien à La Provence : « Je me pose des questions sur sa volonté. Une hésitation transparaît. Je lui ai fait part de ma stupéfaction. Il y a un grand besoin d’explication pour comprendre s’il veut vraiment être candidat. »

En déplacement au Canada, le premier ministre, Manuel Valls, a dit « bien mesurer les conséquences » des confidences de M. Hollande, et regretter « une espèce d’emballement, de violence ». De son côté, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, « pense » encore que Hollande a la « volonté » de se représenter mais qu’« il ne se facilite pas la tâche » et « est en difficulté ».

« Un sabordage politique »

« A gauche, plus personne ne croit en François Hollande », titre Le Figaro, et Paul-Henri du Limbert explique dans son éditorial que « ceux qui, il y a peu, dissertaient encore sur le génie manœuvrier (sic) de François Hollande sont aujourd’hui à court d’arguments ».

Le président « a peut-être finalement écrit là son épitaphe publique. Une épitaphe de près de 700 pages qui, si on y regarde bien, s’apparente à un petit traité du parfait suicide en politique », analyse Pascal Coquis dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

« Pulvérisé dans les sondages, François Hollande se permet encore de carboniser les lambeaux de popularité qui lui restent », commente Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne. « Une fin de mandat pathétique. »

Le Midi libre, sous la plume de Jean-Michel Servant, parle d’un « sabordage politique », le chef de l’Etat venant « de creuser un peu plus sa tombe ». Et « d’anéantir les derniers bastions qui pouvaient lui permettre de partir à la reconquête du pays », ajoute Laurent Bodin dans L’Alsace. « Ses chances de prolonger son séjour en avril 2017, semblent pulvérisées », estime enfin Alain Dusart dans L’Est républicain.