Des personnes masquées ont lancé des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre à Bastia. | PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

De violents incidents ont éclaté samedi 15 octobre à Bastia, en marge d’une manifestation de soutien à de jeunes nationalistes corses condamnés début octobre par la cour d’assises spéciale de Paris pour un attentat commis en 2012. Peu après sa dispersion dans le calme, plusieurs dizaines de personnes cagoulées ont lancé des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre assurant la sécurité de la préfecture de Haute-Corse, incendiant plusieurs véhicules, comme l’ont constaté plusieurs journalistes.

Plusieurs véhicules, notamment des forces de l’ordre, ainsi que la poste centrale de Bastia ont été touchés par les flammes, mais le sinistre a été rapidement circonscrit par les pompiers. Les CRS et les gendarmes mobiles, dont les effectifs avaient été sensiblement renforcés pour cette manifestation, ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes et de Flash-Ball, avant de boucler le périmètre autour de la préfecture. Si le calme est rapidement revenu, aucune interpellation n’a été effectuée dans l’immédiat.

Appel au calme avant la manifestation

Protestant contre la condamnation de trois jeunes nationalistes, entre 1 500 et 4 000 personnes ont manifesté auparavant à l’appel des partis nationalistes, majoritaires à l’assemblée de Corse, et la Ligue des droits de l’homme. Plusieurs rassemblements ayant déjà dégénéré en Corse depuis le verdict, des consignes de calme avaient été lancées par les dirigeants corses, notamment les présidents du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale, Gilles Simeoni, et celui de l’assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, présent dans la manifestation.

Les violences ont eu lieu après la dispersion de la manifestation, à Bastia.

Parmi les condamnés, âgés de 22 à 24 ans, Nicolas Battini a été condamné à huit ans de prison et Stéphane Tomasini à cinq ans de prison. Le troisième homme, Joseph-Marie Verdi, petit-fils de l’ancien dirigeant indépendantiste Charles Pieri, actuellement en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt, a été condamné à six ans de prison « par défaut ».

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