Au moins huit détenus sont morts lundi 17 octobre lors d’affrontements entre factions rivales dans une prison de l’Etat de Rondonia, frontalier avec la Bolivie. « En principe il y a huit morts mais les corps sont carbonisés et il faut que l’institut médico-légal confirme », a déclaré un responsable local de la police.

Ces affrontements sont liés selon les médias brésiliens à ceux de dimanche au pénitencier agricole de Monte Cristo à Boa Vista, capitale de l’Etat de Roraima, limitrophe avec le Venezuela : dix détenus ont été tués lors de violences entre factions rivales dans cette prison du nord du Brésil, a annoncé le gouvernement régional. « Sept corps ont été retrouvés carbonisés et trois autres décapités. Huit détenus ont été légèrement blessés et soignés », a-t-elle ajouté.

Des parents pris en otage

Les heurts de Boa Vista se sont produits lorsque des prisonniers d’un pavillon ont envahi une autre aile de cette prison distante de 3 400 kilomètres de Rio de Janeiro. Un responsable de l’Etat de Roraima, Uziel Castro, a expliqué au site d’information G1 qu’environ cent parents de détenus avaient été pris en otage lors de ces affrontements survenus dans l’après-midi, durant les horaires de visite des familles.

Les mutins ont exigé la présence d’une juge d’un tribunal pénal, mais des membres des forces spéciales de la police sont entrés dans l’enceinte de la prison, ont libéré les otages, en majorité des mères de détenus, et maté la révolte en fin de journée.

Les détenus étaient armés de pierres et de morceaux de bois arrachés des murs. Une syndicaliste a mis en cause le mauvais état des établissements pénitentiaires.

Mutineries fréquentes

Ce qui s’est passé « reflète le désintérêt du gouvernement de l’Etat [de Roraima] pour ce sujet, car il n’y a pas d’équipements de sécurité, le personnel est en nombre insuffisant et les agents travaillent à la limite de leurs capacités », a déclaré au quotidien local Folha de Boa Vista la présidente du syndicat des personnels pénitentiaires du Roraima, Joana Moura.

Les mutineries et les violences sont très fréquentes dans les prisons du Brésil. Des organisations de défense des droits de l’homme alertent régulièrement les autorités sur les conditions de détention déplorables qui prévalent souvent dans les établissements brésiliens.