L’évacuation de la zone occupée par des opposants au projet controversé d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) « devra évidemment se faire » et les travaux commencer, a répondu lundi 17 octobre Manuel Valls à Ségolène Royal. Le premier ministre a toutefois ajouté qu’il partageait le souhait de la ministre de l’environnement d’éviter toute violence.

  • Valls rappelle Royal à l’ordre

Le projet de l’aéroport « a été approuvé par une large majorité des habitants et des électeurs de Loire-Atlantique » et « il faut respecter le droit », a déclaré le premier ministre lors d’une visite au Salon international de l’alimentation (Sial), en réponse à la ministre de l’environnement, qui a jugé dimanche qu’il valait mieux « arrêter les frais ».

« Donc maintenant, les choses doivent se faire, mais encore une fois, avec méthode, avec la volonté d’éviter la violence, a insisté Manuel Valls. Personne ne doit en douter, les travaux devront commencer, c’est prévu pas avant la fin 2017-2018. »

  • Quelle est la position de Royal ?

La ministre de l’environnement, qui avait déjà proposé sans succès de ramener de deux à une piste le projet mené par le groupe Vinci, a de nouveau pris publiquement dimanche le contre-pied du premier ministre, comme récemment sur le dossier des boues rouges, en appelant à abandonner le projet d’aéroport. Ce qui selon elle permettrait d’évacuer les opposants « pacifiquement ».

La cour administrative d’appel de Nantes examinera le 7 novembre les recours déposés par les opposants au projet d’aéroport contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux.

  • Le Roux fustige aussi Royal

Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, a lui aussi critiqué lundi la position de la ministre de l’environnement, estimant que « Ségolène Royal prend le contre-pied de la démocratie ».

« Je ne comprends pas. Ségolène Royal prend le contre-pied de la démocratie qui s’est exprimée, à plusieurs reprises et donc je ne comprends pas cette position. »

« Quand il y a eu un référendum, on respecte ce référendum. On n’est plus sur un débat politique aujourd’hui, a-t-il poursuivi. Les habitants du département ont tranché, la justice a tranché. (…) On ne revient pas sur la parole du premier ministre (…) et on ne joue pas avec la démocratie. »