Dan Carter, le 20 août. | NICOLAS TUCAT / AFP

Les joueurs du Racing 92 Dan Carter, Joe Rokocoko et Juan Imhoff ont été « lavés de tout soupçon » concernant la présence de traces de corticoïdes dans leurs urines à l’issue de la finale du championnat de France remportée face à Toulon en juin, a annoncé le club.

Les trois joueurs avaient été auditionnés mercredi par la commission de lutte contre le dopage de la Fédération française de rugby (FFR). « Comme nous l’avons toujours affirmé, Dan Carter, Joe Rokocoko, Juan Imhoff et Sylvain Blanchard le médecin du club n’ont donc pas commis la moindre infraction aux règlements, pas la moindre entorse à l’éthique », explique le club dans un communiqué.

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), qui avait diligenté le contrôle le 24 juin à l’issue de la finale du championnat remportée par le club de la région parisienne face à Toulon (29-21) le 24 juin, peut faire appel de cette décision de la commission de lutte contre le dopage de la FFR.

Carter, Imhoff et Rokocoko, trois cadres du Racing 92 décisifs lors de ce match, devaient s’expliquer sur la présence dans leurs urines d’un taux de prednisolone, un corticoïde, supérieur au seuil fixé par le code mondial antidopage. Celui-ci est fixé à 30 nanogrammes par millilitre, alors que celui de Carter, double champion du monde en titre avec les All Blacks et élu trois fois meilleur joueur du monde, était de 81, celui de Rokocoko (ancien All-Black) de 49 et celui d’Imhoff (international argentin) de 31, selon des documents produits par la chaîne Canal+.

« Amalgames »

Accompagnés mercredi d’un avocat et d’un médecin du club, ils devaient prouver, comme le Racing 92 l’a affirmé dès la révélation de l’affaire, qu’ils avaient pris ces corticoïdes par voie autorisée, et que ces traitements étaient nécessaires pour leur permettre d’être en pleine possession de leurs moyens physiques. Et non pour gonfler leurs performances.

La commission devait également déterminer si les quantités de corticoïdes retrouvées correspondaient à ce qu’avait déclaré le Racing 92 lors du contrôle, en matière de date et de quantité.

Le club francilien s’est réjoui d’« une décision qui ne concerne pas seulement trois joueurs mais aussi un club et l’image d’un sport » et a dénoncé « la méconnaissance du sujet par ceux qui l’ont traité, les amalgames, les approximations et les erreurs publiées sans garde-fou [qui] ont gravement nuit à la réputation d’un club et de ses membres ».

« Traiter des pratiques médicales déviantes est louable. Faire cohabiter une semaine durant ce traitement avec des titres et des photos impliquant un club, c’est blâmable car le halo de perceptions négatives retombe de manière implacable sur le club et ses joueurs. C’est instrumentaliser une information banale », a ajouté le club.

Le Racing 92, qui évoque un « préjudice énorme » à son encontre, se demande également comment les médias avaient eu accès aux « documents sur lesquels ils ont assis avec une coupable légèreté leur pseudo-révélation ». « Quelle institution a pu délibérément enfreindre son propre règlement et plus simplement la loi pour distribuer à qui les voulait des pièces relevant du plus strict secret médical ? », développe-t-il.