Le moment semble opportun pour la candidate démocrate : le quotidien conservateur de Phoenix, l’« Arizona Republic », a même apporté – pour la première fois de son histoire – son soutien à la candidate démocrate. | FREDERIC J. BROWN / AFP

A trois semaines de l’élection présidentielle du 8 novembre, sentant la victoire à portée de main, les équipes d’Hillary Clinton se lancent dans un pari électoral un peu fou. Alors que la candidate concentre ses déplacements sur les « swing States » clés pour entrer à la Maison Blanche (Floride, Pennsylvanie, Ohio et Caroline du Nord), elle va utiliser quelques-uns de ses atouts majeurs pour conquérir des territoires « rouges », républicains.

Inversement de tendance

Cette offensive démocrate, annoncée lundi 16 octobre par Robby Mook, le manager de la campagne d’Hillary Clinton vise essentiellement l’Arizona. Bastion traditionnel du Parti républicain, « l’Etat du Grand Canyon » (onze grands électeurs) a toujours voté pour les candidats du Grand Old Party (le GOP), à l’exception de l’élection de Bill Clinton en 1996.

Mais à la faveur des nombreux dérapages de Donald Trump, les sondages montrent un resserrement des écarts en faveur d’Hillary Clinton, au point que le site Fivethirtyeight donne 58,4 % de chance à la candidate de l’emporter. En remportant l’Arizona, la candidate compromettrait un peu plus les chances du milliardaire de s’installer à la Maison Blanche.

Les cadres du Parti républicain commencent à entrevoir un échec de Donald Trump en Arizona, relève NBC News. La chaîne évoque le peu d’investissements du GOP dans cet Etat : équipe de campagne réduite à… cinq personnes, aucune publicité télévisée ou postale et quelques dizaines de milliers de dollars investis jusqu’au 8 novembre.

A Phoenix, l’offensive démocrate passera par un meeting de Michelle Obama, jeudi 20 octobre, suivi des visites de Chelsea Clinton et de Bernie Sanders. | JIM COLE / AP

Les atouts d’Hillary Clinton en Arizona

L’offensive démocrate passera par un meeting de Michelle Obama, son « substitut » le plus important, jeudi, à Phoenix. Cette visite de la première dame sera suivie d’autres visites : celles de Chelsea Clinton et de Bernie Sanders. Une visite de la candidate n’est pas exclue, relève Politico.

Le camp Clinton compte puiser dans son trésor de guerre et dépenser 2 millions de dollars en publicités (télévisées, numériques, courrier) dans cet Etat du Sud-Ouest où les « hispaniques » représentent 30,5 % de la population, et 21,5 % des électeurs, indique Pew Research, et sont enclins à voter pour la candidate démocrate, comme lors des primaires du Parti, en mars, qu’elle a remporté avec 57,6 % des voix (en 2008, elle l’avait emporté face à Barack Obama avec 50,4 % des voix).

Le moment semble opportun pour la candidate démocrate : l’Arizona Republic, le quotidien conservateur de Phoenix a apporté – pour la première fois de son histoire – son soutien à un candidat du Parti démocrate, malgré les « défauts d’Hillary Clinton ».

Comme si cette excursion en Arizona ne suffisait pas, l’équipe de campagne de la candidate estime disposer d’une dynamique telle qu’elle va consacrer quelques ressources pour une semaine de campagne de publicité au… Texas, un Etat où la dernière victoire du candidat démocrate remonte à 1976.

En 2012 Barack Obama n’a recueilli que 41,4 % des suffrages face à Mitt Romney (57,2 %). Mais pour la première fois en soixante-quinze ans, le Dallas Morning News, a apporté son soutien à la candidate du Parti démocrate.