Des migrants dans le camp de Norrent-Fontes, dans le Pas-de-Calais. | DENIS CHARLET / AFP

Il s’agit du premier migrant mort dans ces conditions dans ce camp. Un migrant est mort mardi 18 octobre, dans la soirée, à la suite d’une rixe, lundi, entre des Soudanais et des Erythréens dans le camp de Norrent-Fontes, dans le Pas-de-Calais, a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais.

Ce camp, situé à une soixantaine de kilomètres de Calais, regroupe entre cent cinquante et deux cents personnes. Selon la municipalité, il avait été prévu pour accueillir trente personnes.

Trois interpellations

Lundi soir, vers 23 h 30, « une bagarre a éclaté entre une cinquantaine de migrants soudanais et érythréens alcoolisés », a déclaré un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais.

« Les services de gendarmerie sont immédiatement intervenus pour mettre fin à cette rixe. Deux migrants ont été blessés et transportés au CH Beuvry, près de Béthune. L’un d’eux, retrouvé à quelques centaines de mètres du camp et dont le pronostic vital était engagé, est décédé ce soir (mardi) des suites de ses blessures », a ajouté cette source. Les services de l’Etat n’étaient pas en mesure de préciser ni la nationalité ni l’âge du défunt.

Trois migrants ont été interpellés mardi et une enquête est en cours, a-t-on appris de même source.

Un phénomène nouveau

Selon un comptage officiel, il s’agit du trente-troisième migrant mort depuis janvier 2015 – date qui coïncide avec le début de la crise migratoire – dans ce département, le plus proche des côtes anglaises.

Mais les causes des décès de migrants sont souvent liées à des accidents sur la route, notamment lorsqu’ils sont percutés la nuit par des poids lourds en tentant d’y monter. Cet été, deux migrants (un Ethiopien et un Soudanais) sont morts au cours de rixes intercommunautaires dans la « jungle » de Calais, dans ce qui apparaissait comme étant un phénomène nouveau.

A la mi-octobre, la mairie de Norrent-Fontes et des propriétaires privés avaient été déboutés par le tribunal de grande instance de Béthune de leur demande d’évacuation d’un terrain où vivent des migrants dans des conditions précaires.

Saisi en référé, le tribunal avait jugé que les requérants ne proposaient « aucune solution concrète et durable pour le relogement » des migrants aux abords de cette commune de quinze cents habitants.