Jean-François Copé, au Salon planète PME, le 17 octobre à Paris. | ALAIN JOCARD / AFP

L’ancien patron de l’UMP, contraint à la démission en 2014 au cours de l’affaire Bygmalion, est amer concernant Nicolas Sarkozy, et le fait savoir dans les colonnes du Parisien, ce mardi 18 octobre. Crédité de 1 % des intentions de vote dans un sondage Ipsos-Storia-Steria commandé par le journal, il y dévoile les grandes lignes de son programme, et ses obsessions.

  • Sur le sarkozysme

« Près d’une quinzaine de personnes ont été mises en examen dans cette affaire. Si j’avais été mis en examen, je n’aurais pas été candidat, avance-t-il, refusant cependant le qualificatif d’anti-sarkozyste. Mais quand on dit qu’on va faire des référendums pour aller directement au peuple, pour reprendre sa formule, je dis que c’est suicidaire, » défendant la vision d’une « droite décomplexée ». « Il y a chez Sarkozy un verbe haut et des demi-mesures derrière. »

Pour se démarquer de son principal rival au sujet de l’identité nationale, il estime que les Français ne sont pas tous gaulois, et qu’il faudrait supprimer le droit du sol. « Lorsqu’on est né en France de parents étrangers, on devrait faire la démarche, à l’âge de 16 ou 18 ans, de demander à être français. » Pour rappel, la reconnaissance de nationalité française pour les enfants nés sur le territoire de parents étrangers est automatique. Elle fut un temps soumis à condition de demande préalable, de 1993 à 1998 – lois Pasqua-Debré.

« Avec [Nicolas Sarkozy] comme avec François Fillon, j’ai des divergences de fond », conclut-il.

  • Sur la laïcité

« C’est l’un des combats de ma vie, annonce Jean-François Copé, liant aussitôt cette problématique à l’islam. Je propose un code de la laïcité qui fixera dix règles à respecter pour le culte musulman : que les imams parlent français, qu’ils aient un diplôme de laïcité, que le voile soit interdit dans les établissements publics… »

Il propose ensuite la création d’un service national pour 800 000 filles et garçons pendant six mois dans l’armée, pour « renouer avec l’attachement à la France ».

  • Sur l’économie

« Nous allons ramener la dépense publique à la moyenne européenne – 50 % du PIB – alors qu’elle est à 56 %, un quasi record absolu […] Je propose 47 milliards d’euros de baisses de dépenses et 27 milliards d’augmentation. Le différentiel, c’est 20 milliards par an, 100 milliards sur cinq ans », défend le candidat.

« Avec moi, le départ à la retraite sera à 65 ans. [Sarkozy] dit 64 ans et n’avait fait que 62, là où toute l’Europe est à 65 ans. Comment expliquer qu’on ne va pas au bout des réformes ? »

Jean-François Copé dit également vouloir supprimer la réforme des rythmes scolaires, une réforme « stupide », selon lui, notamment pour alléger les dépenses obligatoires.

  • Sur les syndicats
« Oui, j’ai un problème avec les syndicats français, en particulier la CGT. […] Notre pays ne pourra pas se transformer et enfin rentrer dans le XXIe siècle tant qu’ils auront les moyens de bloquer toute réforme. Je propose la généralisation du référendum d’entreprise : si la direction propose un plan de bataille qui va concerner les 35 heures, l’organisation du travail, les rémunérations, et que les salariés votent oui, personne ne pourra empêcher que ce programme soit mis en œuvre. »

« Notre pays se meurt de ne plus être commandé. On n’a pas vocation à diriger le pays avec la CGT, » ajoute-t-il, avant de reconnaître les erreurs de son passage au gouvernement, en tant que ministre délégué au budget. 

  • Sur sa méthode pour redresser la France

Au programme, un gouvernement « par ordonnances ». « Il y a quinze décisions difficiles mais cruciales à prendre et appliquer tout de suite, explique-t-il en prenant comme référence le général de Gaulle, avant de préciser : Mon programme ne va pas générer l’adhésion de 100 % des Français, d’ailleurs la démocratie c’est 51, 52, 53 % des voix, puis on se rassemble derrière celui qui l’a emporté. »

Autre mesure phare : réarmer la France. « L’embauche de 50 000 policiers, gendarmes, magistrats, gardiens de prison, militaires : c’est le symbole de la reprise en main du commandement de l’Etat à un moment où notre pays est très vulnérable sur le plan sécuritaire, économique et plan patriotique. »