Des partisans de Pékin quittent le Parlement hongkongais, le 19 octobre à Hongkong. | TENGKU BAHAR / AFP

Le Parlement de Hongkong a de nouveau été le théâtre de conflits, mercredi 19 octobre, quand les partisans de Pékin ont voulu bloquer la prestation de serment de deux députés prônant le divorce avec la Chine.

Les législatives de septembre ont débouché sur l’élection d’une poignée de candidats demandant une plus grande autonomie vis-à-vis de la Chine, deux ans après les grandes manifestations prodémocratie de l’automne 2014.

La semaine dernière, lors de l’intronisation du Conseil Législatif (LegCo) entrant, la prestation de serment des nouveaux députés indépendantistes Yau Wai-ching et Baggio Leung a été rejetée au motif d’avoir brandi une bannière proclamant que « Hongkong n’est pas la Chine ». Les deux élus ont également refusé de prononcer correctement le mot Chine. Mme Yau a même été entendue en train d’émettre un jeu de mots vulgaire aux dépens de Pékin.

« Excusez-vous »

Ces députés ont été autorisés à prêter serment à nouveau mercredi mais le moment venu, les partisans de Pékin ont quitté le LegCo. Ce qui a motivé une suspension de séance pour défaut de quorum et une empoignade verbale entre partisans et adversaires de Pékin devant le Parlement. Les premiers demandaient aux deux députés de s’excuser pour leur comportement de la semaine précédente, les intéressés refusant tout net.

« Nous avons un mandat du peuple pour rentrer au LegCo », a déclaré M. Baggio alors que les pro-Pékin scandaient « Excusez-vous » et piétinaient leurs portraits. Les deux députés ont finalement pu prêter serment avant que la séance ne soit ajournée.

Depuis 1997 et la rétrocession d’Hongkong à la Chine, le territoire jouit d’une semi-autonomie, en vertu du principe « un pays, deux systèmes ». L’accord, conclu entre Londres et Pékin, préserve donc sur le papier les libertés dont jouit Hongkong depuis cinquante ans. Mais de nombreux Hongkongais estiment que la mainmise chinoise se durcit.

Malgré une mobilisation très forte pour réclamer un véritable suffrage universel lors de l’élection du chef du gouvernement hongkongais en 2017, Pékin a refusé en 2014 de céder le moindre centimètre carré de terrain.

La Chine avait averti au moment des législatives de septembre qu’elle ne tolérerait pas que l’indépendance soit discutée « dans [le LegCo] et en dehors » du LegCo.

Hongkong : de nouveaux députés critiquent Pékin
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