Yannick Jadot s’est qualifié en tête de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts, le 19 octobre, avec 35,61 % des voix. Elu au Parlement européen depuis 2009, Yannick Jadot y a acquis une réputation de bosseur. Spécialiste du climat et du traité transatlantique, il peut aussi mettre en avant son expérience en tant que directeur des campagnes de Greenpeace France de 2002 à 2008. Aux côtés de Thomas Piketty et Daniel Cohn-Bendit – son mentor –, il est l’un de ceux qui réclamaient en janvier une primaire de toute la gauche. Il s’y voyait déjà candidat. L’initiative a échoué, il s’est rabattu sur celle de son parti. Lui veut « réconcilier les électeurs avec l’écologie politique » : « Nous sommes les seuls à parler de l’urgence climatique et à porter un projet positif pour l’Europe. »

Pour Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique : « Jadot est identifié sur deux sujets : Tafta [acronyme anglais du traité de libre-échange transatlantique] et le climat. Ça lui permet de faire une synthèse pourtant difficile entre différents courants : les réalos et les plus radicaux. »

Gros déficit de notoriété

Le candidat espérait bien s’imposer face à la « candidature attendue par le monde politico-médiatique » – comprendre celle de Cécile Duflot. Par le passé, il a été accusé de jouer trop personnel mais il n’est pas marqué, comme l’ex-patronne des Verts, par une image politicienne. Ce qu’il n’hésite pas à mettre en avant à la moindre occasion. Son principal handicap reste un gros déficit de notoriété.

Issu de l’aile droite du parti, il se présente aujourd’hui comme le mieux placé pour « rassembler l’ensemble de la famille écolo, associative et politique ». Il a surtout cristallisé un front anti-Duflot. Contrairement à l’ancienne secrétaire nationale, il n’a pas l’étiquette de « la firme » – une expression de Noël Mamère pour désigner les directions des Verts qui auraient cadenassé le parti.

Yannick Jadot n’est pas plus tendre avec la politique française. « C’est Walking Dead ! », aime-t-il à rappeller. Quant à François Hollande ? « Déjà du passé. » Pas mieux pour Nicolas Sarkozy, « plombé par les affaires », affirmait-il en meeting à Rennes début septembre.

Son objectif : « conquérir » l’espace politique ouvert par Nicolas Hulot dans les études d’opinion et créer une dynamique pour les législatives.