Des soldats irakiens près de la ville de Qayyarah, à 60 kilomètres au sud de Mossoul, le mercredi 19 octobre. | YASIN AKGUL / AFP

Les forces irakiennes s’apprêtent à lancer, jeudi 20 octobre, plusieurs assauts autour de Mossoul, le dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) en Irak, que des chefs djihadistes ont déjà quitté, selon un général américain.

Depuis lundi, les forces fédérales et kurdes irakiennes ont fait de rapides progrès, se rapprochant depuis plusieurs directions de la deuxième ville d’Irak. Elles sont appuyées par la coalition internationale dirigée par Washington qui, outre son aviation, a des militaires sur le terrain pour les conseiller.

Avant d’atteindre les abords directs de la ville, où 3 000 à 4 000 combattants seraient retranchés, les forces progouvernementales doivent d’abord s’emparer de territoires contrôlés par l’EI tout autour de la cité. Cette bataille sera « difficile », a prévenu le président américain Barack Obama.

Des dizaines de villages repris

A 15 km au sud-est de Mossoul, les forces fédérales sont entrées mardi dans plusieurs quartiers de la ville chrétienne de Qaraqosh, suscitant des manifestations de joie parmi les chrétiens de la région réfugiés à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien. Des officiers du contre-terrorisme irakien ont affirmé que leurs forces étaient en passe de chasser les djihadistes de cette ville.

« Il y a des poches [de résistance], des combats, les djihadistes envoient des voitures piégées, mais cela ne les aidera pas » a déclaré le lieutenant Riyadh Tawfiq, commandant des forces terrestres irakiennes.

Les forces impliquées dans l’offensive sur Mossoul avancent sur deux axes, depuis Qayyarah, au sud, et depuis Khazir, à l’est, et des commandants irakiens ont assuré que des dizaines de villages avaient été repris. Mercredi, les forces irakiennes atteignaient le village de Bajwaniyah, à 30 km au sud de Mossoul.

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« Boucliers humains »

Le sort des habitants de Mossoul et des localités proches inquiète l’ONU. De plus, les Etats-Unis ont déclaré que les djihadistes de l’EI retenaient les civils « contre leur gré » et s’en servaient comme « boucliers humains ». Pour l’heure, « les activités militaires se concentrent dans des zones à faible densité de population et nous n’avons enregistré de déplacements massifs de civils », a déclaré mercredi le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires humanitaires, Stephen O’Brien.

« On entend des explosions énormes, mais je ne sais pas quelles sont les cibles », a affirmé à l’AFP Abou Saïf, un résident de 47 ans joint par téléphone.

« Beaucoup de familles commencent à manquer de certains produits alimentaires de base, il n’y a plus de commerce à Mossoul, la ville est coupée du monde. »

Jusqu’à présent, seulement quelques dizaines de familles ont pu fuir Mossoul depuis le début de l’opération militaire. Mais des groupes plus importants de personnes ont fui des zones autour de la métropole et trouvé refuge dans des secteurs plus sûrs, y compris en Syrie voisine, pourtant en guerre.

Selon l’ONG Save the Children, 5 000 civils irakiens sont arrivés ces dix derniers jours dans un camp de réfugiés en Syrie, à Al-Hol, à quelques kilomètres de la frontière irakienne.