Angela Merkel, jeudi 20 octobre, à Bruxelles. | JOHN THYS / AFP

Les vingt-huit pays de l’Union européenne, réunis en sommet jeudi 20 et vendredi 21 octobre à Bruxelles, ont « fermement condamné » la participation de la Russie à l’offensive du régime syrien contre Alep. Mais ils ont évité la référence à de possibles sanctions qui suscitait des réticences, de l’Italie notamment.

Le texte finalement adopté par les dirigeants de l’UE, diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi, ne mentionne plus le recours possible à « des mesures restrictives complémentaires » visant des « soutiens » du régime de Damas, comme le faisait un projet d’accord. « L’Union européenne est en train d’envisager toutes les options disponibles si les atrocités continuent », peut-on simplement lire dans les conclusions.

Les Vingt-Huit y demandent aussi « une cessation immédiate des hostilités » à Alep, comme l’a rappelé Donald Tusk, président du Conseil européen. Et que les secours puissent accéder « sans entrave » aux civils dans tout le pays.

« Tout devrait être fait pour étendre le cessez-le-feu, apporter l’aide humanitaire à la population civile et créer les conditions pour ouvrir des négociations sur une transition politique en Syrie », ajoute le texte final.

« Il faut des compromis entre nous »

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a reconnu implicitement qu’il n’était pas favorable à la référence explicite à des sanctions pouvant cibler la Russie :

« Je crois que cela n’aurait pas de sens d’insérer ici une référence à des sanctions, et du reste c’est la même position que celle approuvée par les ministres des affaires étrangères lundi. »

« Je pense qu’il y a un consensus assez large concernant les options stratégiques vis-à-vis de la Russie », a argué de son côté la chancelière allemande Angela Merkel. A propos de l’attitude de Moscou en Syrie, « on a compris qu’il faut une solution commune, il faut des compromis entre nous (...) Ce souhait d’aboutir à une voix unique a été une priorité », a-t-elle assuré.

Mercredi soir, Mme Merkel et le président français François Hollande avaient pourtant brandi la menace de sanctions contre Moscou, à l’issue d’une réunion musclée à Berlin avec le président russe Vladimir Poutine.

« Est-ce que la sanction est la bonne discussion ? »

Mais des réserves se sont exprimées à l’arrivée au sommet à Bruxelles qui prendra fin vendredi. « Ce qui se passe à Alep est inacceptable, je le condamne de la façon la plus ferme, mais est-ce que la sanction est la bonne discussion aujourd’hui ? C’est condamnable, il faut voir de quelle manière », a souligné le premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel.

De nouvelles images montrent les dégâts des derniers raids aériens à Alep
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Les sanctions sont « une option », qui ne rencontre pas d’unité au sein de l’Union pour l’instant, a confirmé son homologue suédois Stefan Löfven.

Moscou est sous le feu des critiques des Occidentaux pour sa participation à l’offensive lancée depuis un mois par le régime syrien contre la partie est d’Alep, tenue par les rebelles. Les raids aériens russo-syriens ont été temporairement suspendus depuis mardi, mais l’incertitude demeure sur la durée de cette « pause humanitaire ».