Hillary Clinton et Donald Trump, jeudi 20 octobre, à New York, lors du dîner de charité catholique de la fondation Alfred E. Smith. | SPENCER PLATT / AFP

  • Le fait du jour

Au lendemain de leur débat tendu à Las Vegas, les deux candidats Donald Trump et Hillary Clinton se retrouvés, jeudi soir 20 octobre, à New York, lors du dîner de charité catholique de la fondation Alfred E. Smith. Uniquement séparés par l’archevêque de New York, Timothy Dolan, ils ont même paru se détendre – même s’il a fallu attendre la fin du repas pour qu’ils se serrent la main brièvement – et se sont pliés à tour de rôle à l’exercice obligatoire de l’événement : le discours humoristique.

Mais, une fois de plus, après plusieurs blagues réussies, et un peu d’autodérision, le républicain a dérapé, achevant son passage par des insultes envers sa rivale, sous les huées d’une partie de l’assistance – pourtant la crème de la crème de la bonne société new-yorkaise et du clergé. Donald Trump a notamment qualifiée Hillary Clinton de « corrompue », déroulant des informations contenues dans les emails de son équipe révélés par Wikileaks, puis a estimé qu’elle faisait « semblant de ne pas détester les catholiques ».

Hillary Clinton et Donald Trump, jeudi 20 octobre, à New York, lors du dîner de charité catholique de la fondation Alfred E. Smith. | SPENCER PLATT / AFP

Auparavant il avait pourtant obtenu les rires de l’assistance, avec une référence au discours de sa femme Melania lors de la convention républicaine de juillet, dont une partie avait été copiée sur un discours de Michelle Obama, pour illustrer la supposée partialité des médias contre lui :

« Michelle Obama fait un discours et tout le monde l’adore, c’est fantastique. Ils pensent qu’elle est géniale. Ma femme Melania fait exactement le même discours et tout le monde lui tombe dessus. »

Le dîner Alfred E. Smith est une tradition remontant à l’immédiat après-guerre, honorant la mémoire d’un ancien gouverneur de New York, qui fut en 1928 le premier catholique à représenter un grand parti à la présidentielle américaine. Il s’agit de la dernière occasion de rencontre publique pour les deux candidats avant l’élection du 8 novembre.

Hillary Clinton et Donald Trump, jeudi 20 octobre, à New York, lors du dîner de charité catholique de la fondation Alfred E. Smith. | FRANK FRANKLIN II / AP

  • Les photos du jour

Le président Barack Obama à Miami Gardens (Floride), jeudi 20 octobre. | Susan Walsh / AP

Michelle et Barack Obama ont fait campagne pour la candidate démocrate Hillary Clinton pour la première fois simultanément jeudi. Le président s’est rendu en Floride, un Etat déterminant pour l’issue de la course, alors que la First Lady a prononcé un discours dans l’Arizona, un bastion républicain que la poussée démographique latino est susceptible de rendre compétitif pour les démocrates. L’un et l’autre ont vivement attaqué le candidat républicain Donald Trump, qui a laissé planer le doute, lors du dernier débat présidentiel, sur son attitude lors de la proclamation des résultats en cas de défaite. « Lorsque vous évoquez des fraudes sans la moindre preuve, lorsque, durant le débat, Trump est devenu le premier candidat d’un grand parti dans l’histoire américaine à laisser entendre qu’il n’accepterait pas la défaite (…) c’est grave », a déclaré M. Obama à Miami.

Sans jamais le nommer, comme elle en a pris l’habitude depuis quelques semaines, Mme Obama a estimé de son côté que M. Trump « menace l’idée même de ce qu’est l’Amérique ». « Quand [les républicains] parlent d’élection truquée, ils veulent vous faire rester chez vous, ils veulent vous convaincre que votre vote n’est pas important », a-t-elle ajouté.

Michelle Obama, à Phoenix, Arizona, jeudi 20 octobre. | MARK RALSTON / AFP

  • La citation du jour

« Il ne suffit pas de tweeter mon discours de la semaine dernière, si vous l’avez aimé, alors allez voter ! »

La First Lady Michelle Obama a mis en garde contre la démobilisation du camp démocrate lors d’un discours prononcé à Phoenix, dans l’Arizona, jeudi 20 octobre. Le 13 octobre, Mme Obama avait pris la parole au cours d’un meeting dans le New Hampshire pour dénoncer l’attitude du candidat républicain Donald Trump vis-à-vis des femmes.

  • La vidéo du jour

Jeudi, en meeting à Delaware dans l’Ohio, le candidat républicain à la présidentielle a tenté de corriger le malaise créé par sa déclaration, la veille, lors du troisième débat présidentiel, selon laquelle il n’accepterait pas automatiquement le résultat de l’élection. M. Trump a commencé par une pirouette. « J’accepterai totalement les résultats de cette grande et historique élection présidentielle si je gagne », a-t-il dit. « J’accepterai un résultat clair de l’élection, mais je me réserve le droit de contester et de lancer une procédure de justice en cas de résultat douteux », a-t-il ajouté. « Je me conformerai toujours aux règles et traditions suivies par tous les candidats qui m’ont précédé. Conclusion, nous allons gagner », a-t-il conclu. Le président du Republican National Committee, la plus haute instance républicaine, Reince Priebus a assuré que le milliardaire va « accepter les résultats de l’élection (…) à moins de fraudes massives ».

  • Le mot du jour

« Write-in »

Confronté au dilemme des candidatures de la démocrate Hillary Clinton et du républicain Donald Trump, des conservateurs envisagent de recourir au « write-in ». Cette procédure reconnue par 43 Etats permet de remplacer les candidats officiels par un nom du choix de l’électeur. Le sénateur de l’Arizona John McCain a ainsi évoqué un vote en faveur de son collègue de Caroline du Sud Lindsey Graham. L’éditorialiste Charles Krauthammer, comme il l’a écrit dans sa chronique hebdomadaire publiée le 21 octobre par le Washington Post, hésite entre le speaker (président) de la Chambre Paul Ryan et le sénateur du Nebraska Ben Sasse. Lors des primaires républicaines de Californie, le San Diego Union Tribune, qui a pris parti pour Mme Clinton, avait prôné un « write-in » symbolique en faveur de l’ancien président Ronald Reagan.

  • Le chiffre du jour

71 millions

Au moins 71 millions de téléspectateurs ont assisté au troisième et dernier débat présidentiel opposant la démocrate Hillary Clinton au républicain Donald Trump, mercredi 19 octobre, selon les chiffres communiqués par l’institut Nielsen. C’est plus que lors du deuxième débat qui avait été suivi par au moins 69 millions de personnes, le soir d’une rencontre de football américain, et moins que le premier débat qui avait effacé le record de 1980 avec 84 millions de téléspectateurs. Ces chiffres ne prennent pas en compte la fréquentation sur Internet.

  • Le sondage du jour

Parti-pris supposé des médias d'information dans la présidentielle: des différences entre hommes et femmes

Une majorité de personnes interrogées par la Quinnipiac University, dans un sondage publié le 19 octobre, partage le sentiment du candidat républicain Donald Trump qui estime que les médias lui sont défavorables. Les hommes sont nettement plus nombreux que les femmes à partager ce jugement.

  • A suivre

Des responsables républicains de premier plan sont restés silencieux, jeudi 20 octobre, après la menace voilée de leur candidat à la présidentielle, Donald Trump, de ne pas reconnaître les résultats de l’élection. Ni le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, si le speaker (président) de la Chambre des représentants, Paul Ryan, n’ont voulu commenter la formule qui a plongé dans l’embarras les élus républicains en campagne pour leur propre réélection.