Jean-Frédéric Poisson (PCD), candidat à la primaire à droite, à Ajaccio, le 21 octobre. | PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

A peine apparu dans la vitrine médiatique de la primaire à droite, Jean-Frédéric Poisson va-t-il être exclu de ce scrutin ? A quatre semaines du premier tour, prévu le 20 novembre, la question se pose après les propos polémiques du président du Parti chrétien démocrate (PCD). Dans un entretien à Nice Matin paru mercredi 19 octobre, le candidat proche de Christine Boutin a déclaré que « la proximité de [la candidate à la présidence américaine Hillary] Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France ». Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a aussitôt demandé à la Haute Autorité de la primaire une « condamnation ferme des propos » du député des Yvelines.

Vendredi 21 octobre, M. Poisson a publié un communiqué et une lettre adressée au CRIF où il regrette l’interprétation qui a été faite de ces propos. « Je regrette infiniment que ces mots aient pu être interprétés comme de la haine à l’égard du peuple juif ou de l’Etat d’Israël : cette haine m’est totalement étrangère », écrit M. Poisson, sans s’excuser pour les termes prononcés, des « mots habituellement employés pour décrire cette réalité, et qui ne décrivent pas la réalité française », selon lui. M. Poisson dit attendre de la part de ses six adversaires à la primaire « non pas des condamnations morales, mais des objections ».

Proche du FN

Entre-temps, les autres candidats étaient montés au créneau pour condamner ces déclarations. Vendredi 21 octobre, Nathalie Kosciusko-Morizet, a saisi la Haute Autorité dans une lettre où elle juge les mots de M. Poisson « ni dignes ni compatibles avec les valeurs [de la droite et du centre] ». Or, en signant la charte de la primaire, les candidats se sont engagés à respecter ces valeurs et à soutenir le candidat désigné. Le Comité d’organisation de la primaire doit se réunir, mardi 25 octobre, et la Haute Autorité discutera de son cas, mercredi 26 octobre. Une exclusion de la primaire est tout à fait possible.

Car d’autres faits ont irrité les autres candidats qui doutent du soutien de M. Poisson après la primaire. Plusieurs fois, il s’est par exemple dit plus proche de Marion Maréchal-Le Pen, député FN du Vaucluse, que de NKM. Dans un entretien à Valeurs actuelles publié le 13 octobre, il estime aussi qu’il faut en « finir avec le cordon sanitaire autour du FN ». Enfin l’annonce récente d’un meeting qu’il doit tenir, le 12 décembre, avec Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault) élu avec le soutien du FN, n’a fait qu’aggraver son cas.