Yannis Salibur a égalisé après la pause pour Guingamp avant le festival de Marcus Coco. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

Est-ce encore une surprise ? Guingamp, désormais cinquième de Ligue 1, s’est imposé 3-1 à Lyon, qui subit sa cinquième défaite en six matches toutes compétitions confondues et voit sa saison mise en péril.

L’OL, quasiment éliminé en Ligue des Champions, est huitième de L1. En cas de victoire du Paris Saint-Germain contre l’Olympique de Marseille dimanche, le podium serait déjà à neuf points.

Les Guingampais, eux, brillent sur le terrain comme leur président Bertrand Desplat dans les instances, lui qui mène la fronde des « petits » clubs professionnels voulant évincer...Jean-Michel Aulas du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel.

Le président lyonnais, en difficulté, n’entend pas pour le moment sanctionner son entraîneur Bruno Genesio, qui avait remplacé l’hiver dernier Hubert Fournier en raison d’une crise sportive similaire à l’OL.

Genesio pas menacé, dit Aulas

« Bruno n’est pas en cause. (...) Il y a une prise de conscience à avoir à l’intérieur du club mais ce serait une erreur de critiquer Bruno », a dit Jean-Michel Aulas sur Canal +. « Je ne pense pas qu’il y ait de la part des joueurs de faute professionnelle mais simplement une attitude à un moment donné qui n’est plus en rapport avec leurs qualités. »

Lyon, qui était repassé dans un 4-3-3 traditionnel, avait très bien commencé la rencontre en montrant un visage allant en attaque et solide en défense.Sergi Darder, à trois reprises, était en position de marquer mais ne parvenait pas à tromper l’excellent gardien suédois de Guingamp Karl-Johan Johnsson.

C’est finalement le capitaine Maxime Gonalons qui trouvait la faille en provoquant un tacle grossier de Moustapha Diallo dans la surface de réparation. Alexandre Lacazette, dont Gianlugi Buffon avait arrêté le pénalty mardi en Ligue des Champions, prenait malgré tout le ballon et tirait avec succès au centre de la cage guingampaise (1-0, 37è). Une récompense du début de match hyper-actif de l’avant-centre lyonnais.

Certains supporteurs de Lyon réclamaient à leurs joueurs une réaction après la série de défaites de l’OL. Elle n’est pas venue face à Guingamp. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

La gueulante payante de Kombouaré

A la reprise, les Guingampais étaient transfigurés après une « petite gueulante », selon les mots de Lucas Deaux, de leur entraîneur Antoine Kombouaré dans les vestiaires.

Moins d’une minute après le coup d’envoi, Yannis Salibur égalisait, parfaitement servi par l’ancien lyonnais Jimmy Briand, qui se jouait du jeune Mouctar Diakhaby (1-1, 46è).

La défense lyonnaise montrait par moments l’ampleur de ses faiblesses, avec des défenseurs centraux dépassés et maladroits (Diakhaby) et des latéraux qui défendent avec difficulté. Les rapides attaquants costarmoricains en profitaient avec beaucoup de réussite : d’abord Briand, qui trouvait en deux temps Marcus Coco seul au milieu de la surface lyonnaise (52è), puis Coco lui-même, servi par...son gardien Johnsson avant de conclure son beau déboulé d’une frappe imparable (77è).

« La situation est très grave »

En face, les Lyonnais ne proposaient pas grand chose, même si Alexandre Lacazette réclamait à l’heure de jeu un pénalty qui semblait difficilement discutable. La fin de la rencontre, à 3-1 pour Guingamp, était un calvaire pour les joueurs de l’OL évoluant devant un stade en train de se vider. De toute évidence, la banderole des supporteurs lyonnais (« Une réaction, et vite ! ») n’avait pas été entendue.

« A chaque fois c’est la même chose. Un petit grain de sable et tout se liquéfie », déplorait le capitaine Maxime Gonalons, allé dialoguer avec les supporteurs après la rencontre.

« On sait que la situation est grave, très grave même. Ca fait beaucoup de défaites. Mais ce n’est pas dans l’habitude de la maison de lâcher, on va se serrer les coudes. Dans ces cas là il faut faire bloc, on a déjà connu ça et on s’en est toujours bien sorti », prophétisait le Lyonnais de naissance sur Canal Plus.

Il faudra faire sans Mathieu Valbuena, sur qui le sort continue de s’acharner : tombé dans un choc avec Marçal, il est sorti en larmes sur une civière cinq minutes après son entrée en jeu. Sa luxation de l’épaule droite nécessitera une opération, a annoncé Jean-Michel Aulas.

Le calendrier dit pourtant toute la nécessité d’un rebond pour les Lyonnais : Toulouse les recevra en pleine confiance le week-end prochain, puis la Juventus à Turin le 2 novembre.