Tout comme les manifestations nocturnes qui ont lieu en région parisienne et dans le reste de la France depuis lundi, ce rassemblement a été organisé hors du cadre syndical. | THOMAS SAMSON / AFP

Environ 80 policiers et leurs familles se sont rassemblés samedi 22 octobre à partir de 15 h 00 devant la mairie d’Évry (Essonne) pour réclamer « plus de moyens » et « du respect », à moins de 10 km de Viry-Châtillon où, il y a quinze jours, une attaque au cocktail Molotov a blessé quatre policiers, dont un gravement brûlé et toujours hospitalisé.

Tout comme les manifestations nocturnes qui ont lieu en région parisienne et dans le reste de la France depuis lundi, ce rassemblement a été organisé hors du cadre syndical.

Comme lors des précédents rassemblements, les policiers expriment de multiples revendications, mais aussi une défiance vis-à-vis des syndicats, et dénoncent un manque de considération de la part de leur hiérarchie.

« Tous les collègues en ont marre des syndicats qui ne défendent que leur petite personne et qui sont aux ordres des politiques », justifie un policier sous couvert d’anonymat. Venu avec ses deux filles de 4 et 8 ans, son fils de 15 ans, sa compagne et sa belle-mère, un brigadier d’un commissariat parisien réclame, lui, « plus de matériel et la présomption d’innocence partout : aujourd’hui, à chaque fois qu’on fait quelque chose, on est considéré comme accusé ».

Des enfants avec un brassard « Police »

Parmi les participants, une vingtaine d’enfants arboraient parfois un brassard ou une casquette « Police », ou tenaient un drapeau tricolore barré de la mention « Je soutiens papa et maman ».

Laetitia, aux côtés de son fils de 5 ans et de son compagnon policier « qui a défilé toute la semaine » mais qui refuse de s’exprimer, est venue « pour soutenir les conjoints et conjointes » des membres des forces de l’ordre et défendre « nos valeurs de respect et de liberté ».

« Je participe activement sur Facebook, avec un’groupe secret’de compagnes et compagnons, on est près de 300 », explique-t-elle en montrant sur son téléphone la page sur laquelle sont publiées de nombreuses photos d’enfants habillés aux couleurs et blasons des forces de l’ordre.

« On n’est pas près de se calmer »

Parti lundi de région parisienne, avec notamment le rassemblement de plusieurs centaines d’agents en uniforme et en voiture de service sur les Champs-Elysées, le mouvement s’est propagé dans de nombreuses villes où les rassemblements et manifestations sauvages sont presque quotidiens.

Malgré leur devoir de réserve et de loyauté inscrit dans le code de déontologie de la police nationale, et l’illégalité de ces manifestations non déclarées en préfecture ou en mairie, la mobilisation ne semble pas faiblir. « On n’est pas près de se calmer », a mis en garde samedi un policier à Évry.