Bruno Le Maire : "je soutiens l'Intérieur qui a voulu le blocage de sites djihadistes"
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Blocage des sites Internet djihadistes, délit de consultation habituelle de sites terroristes… En matière de lutte contre le terrorisme en ligne, Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite et du centre et invité de l’émission « Questions politiques » de France Inter en partenariat avec Franceinfo et Le Monde, est plutôt sur la ligne du gouvernement. « Je soutiens le ministère de l’intérieur, qui a voulu interdire la consultation de sites djihadistes, parce que ça permet d’élargir le délit qui permet de sanctionner un acte ou une complicité avec le terrorisme », a-t-il dit.

Y compris lorsque ces dispositifs dérapent ? Lundi 17 octobre, l’accès à Google et à Wikipédia a été bloqué chez tous les abonnés Orange à cause d’une « erreur humaine » : ces sites s’étaient retrouvés sur la liste des sites interdits. « Il peut y avoir des problèmes techniques », estime M. Le Maire. « Mais je maintiens que cette décision [de rendre possible le blocage de sites terroristes], qui n’a pas été prise par quelqu’un de ma majorité, était une bonne décision. »

Justice antiterroriste et surveillance administrative

Pour Bruno Le Maire, la priorité est « d’aider la justice antiterroriste à faire son travail ». « Elle procède à des interpellations préventives, et je suis favorable à ces interpellations préventives, sous le contrôle du juge. Je le dis parce que d’autres font des propositions différentes. Quand Nicolas Sarkozy propose que ce soit administratif, moi je dis non, ça doit rester sous le contrôle du juge. » Pourtant, le blocage des sites djihadistes que soutient M. Le Maire est aujourd’hui fait de manière administrative, sans contrôle d’un juge judiciaire.

De manière générale, M. Le Maire estime qu’en matière de surveillance et de lutte contre le terrorisme l’arsenal législatif est encore incomplet, malgré le très grand nombre de lois sur le sujet votées ces deux dernières années. « Je pense qu’on peut encore élargir un peu les délits qui permettent d’interpeller un individu parce qu’il aurait des complicités avec un réseau terroriste », dit-il, citant en exemple un « délit de non-dénonciation » visant les proches de personnes radicalisées. Et en plaidant pour une « judiciarisation systématique des écoutes administratives, de façon à ce qu’elles puissent être versées au dossier de la personne incriminée ».