La police scientifique enquête au centre social de Sanaa, touché par une frappe aérienne de la coalition militaire saoudienne, le 9 octobre. | KHALED ABDULLAH / REUTERS

Quelques heures après la fin officielle de la trêve au Yémen – rompue par les deux parties du conflit peu après sa mise en place mercredi – les bombardements ont repris dimanche 23 octobre à l’aube. La coalition militaire arabe opérant en soutien aux forces gouvernementales a mené d’intenses raids aériens dans ce pays. Des bombardements qui ignorent l’appel du médiateur de l’Organisation des Nations unies à une reconduction du cessez-le-feu de soixante-douze heures qui a expiré dans la nuit.

« Une reconduction est inutile, car, même si nous l’acceptons, l’autre partie n’a montré aucun engagement à respecter la trêve ou tout autre arrangement » pour mettre fin à la guerre dans le pays, a déclaré Abdel Malak Al-Mekhlafi, ministre des affaires étrangères du Yémen.

« Violations rapportées des deux côtés »

Les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par la coalition arabe sous commandement saoudien, et les houthistes, rebelles chiites pro-iraniens, s’accusent mutuellement d’avoir violé la trêve mise en place à la suite de pressions internationales. « Dans les faits, cette trêve n’a pas eu lieu car elle a été violée par les houthistes et leurs alliés », a ajouté M. Al-Mekhlafi.

Le ministre réagissait à l’appel lancé la veille par le médiateur Ismaïl Ould Cheikh Ahmed pour une reconduction de trois jours de la trêve, qui a expiré samedi à minuit. L’émissaire onusien estimait que le cessez-le-feu avait « globalement tenu en dépit de violations rapportées des deux côtés, à plusieurs endroits ».

Les combats entre les houthistes et les forces pro-Hadi n’ont jamais cessé au cours des trois derniers jours. Samedi, neuf rebelles et quatre combattants pro-Hadi ont été tués dans les affrontements, selon des sources militaires loyalistes.

Seize raids aériens

Dimanche à l’aube, l’aviation de la coalition arabe a lancé des frappes contre plusieurs positions militaires des rebelles dans la capitale Sanaa et dans les provinces septentrionales de Marib, Al-Jawf et Saada ainsi que dans celle de Taëz (sud-ouest), ont fait savoir des sources militaires.

Des mouvements de troupes dans le nord du pays, contrôlé en grande partie par les rebelles et leurs alliés, les unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, ont été la cible de ces frappes, ont ajouté ces sources. La chaîne de télévision des rebelles Al-Masirah a recensé seize raids aériens de la coalition dimanche à l’aube.

La trêve est la sixième mise en place sans succès au Yémen depuis l’entrée en mars 2015 de la coalition au Yémen, où le conflit a fait plus de 6 900 morts et provoqué le déplacement de plus de trois millions de personnes selon l’ONU.