Des membres de la rédaction d’i-Télé et des soutiens réunis devant le siège de la chaîne à Boulogne-Billancourt, le 19 octobre.

La situation s’enlise à i-Télé. La rédaction de la chaîne d’information en continu a voté à 85 %, lundi 24 octobre, la reconduction de la grève jusqu’à mardi 11 h 30. Le mouvement a commencé il y a une semaine pour protester contre l’arrivée de l’animateur Jean-Marc Morandini, ont fait savoir des journalistes. La poursuite de la grève a été votée par 114 voix sur 133, avec 2 voix contre.

Lundi, les journalistes d’i-Télé (groupe Canal+) s’étaient mis en grève à une écrasante majorité (85 %) contre l’arrivée de l’animateur, mis en examen pour « corruption de mineur aggravée » dans le cadre de castings douteux pour le tournage d’une websérie érotique, estimant qu’il compromet l’image de la chaîne.

Plusieurs départs

L’assemblée générale de vendredi a été marquée par l’annonce du départ d’un nouveau pilier de la chaîne : Olivier Ravanello, chroniqueur international, présent à i-Télé depuis sept ans. Lundi, c’est Alexandre Ifi, rédacteur en chef de fait, qui avait informé les troupes de son prochain départ. Mercredi, Jean-Michel Décugis, le spécialiste justice de la chaîne, avait dit qu’il envisageait de partir.

M. Ravanello a ainsi décidé d’exercer sa clause de conscience, comme la direction de Canal+ l’a suggéré aux journalistes qui estiment leurs intérêts moraux menacés par les évolutions récentes d’i-Télé, notamment l’arrivée à l’antenne de Jean-Marc Morandini.

Le CSA intervient

Le mouvement de grève n’a pas empêché la diffusion en direct de sa nouvelle émission consacrée aux médias, « Morandini Live », tournée sur un plateau d’i-Télé avec des cadres techniques non grévistes et des pigistes, a fait savoir un responsable du syndicat de Canal+ +Libres.

Une nouvelle réunion s’est tenue jeudi à 18 heures avec la direction d’i-Télé, et de sa maison mère Canal+, ainsi qu’avec des représentants de la rédaction et des syndicats. Des représentants de la rédaction ont par ailleurs été reçus dans la matinée au ministère de la culture, qui s’est dit « très vigilant sur l’aspect social du conflit ».

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a pour sa part décidé mercredi d’intervenir, en conviant à une audition ce jeudi à 16 heures le président du directoire de Canal+, Jean-Christophe Thiéry, pour lui demander des explications sur la situation de la chaîne.