Jorge Batlle (à gauche) en 2003. | JEFFERSON BERNARDES / AFP

Jorge Batlle, président de l’Uruguay de 2000 à 2005, est mort lundi à la veille de son 89e anniversaire.

Membre d’une dynastie politique d’origine catalane qui a compté quatre chefs d’Etat, Jorge Batlle est décédé au Sanatorio Americano de Montevideo des suites d’une opération pour un caillot sanguin survenu après une chute ce mois-ci, a précisé la clinique.

Ancien avocat et journaliste de radio né le 25 octobre 1927 à Montevideo, il avait été emprisonné après le coup militaire de 1973 et interdit de toute activité politique en 1976.

Elu au Sénat lors des élections législatives de 1984 qui ont déposé la dictature militaire, il s’est ensuite imposé dans la vie politique du pays comme un orateur flamboyant, reconnaissable à son allure bohème et à sa silhouette longiligne.

Persévérant

En 2000, il a remporté l’élection présidentielle après trois candidatures malheureuses. Membre de l’aile libérale du Parti colorado, il a oeuvré pendant son mandat en faveur de liens plus étroits avec les Etats-Unis et a essuyé la plus grave crise financière de l’histoire du pays.

En 2002, Fidel Castro avait qualifié Jorge Batlle de « laquais » de Washington, ce qui avait provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Montevideo et la Havane.

De son côté, le dirigeant uruguayen avait créé un incident diplomatique avec l’Argentine en 2002, jugeant dans une interview le gouvernement argentin corrompu et qualifiant les Argentins de « bande de voleurs ». Il avait ensuite été contraint de se rendre à Buenos Aires pour s’excuser.

La politique en héritage

Les autres présidents de la dynastie Batlle comptent Lorenzo Batlle (président de 1868 à 1872), Jose Batlle (1903-1907 et 1911-1915) et enfin Luis Batlle (1947-1951), son père.

Son grand oncle Jose Batlle est connu comme le père de l’Uruguay moderne, notamment pour ses réformes en faveur du droit de vote des femmes, l’instauration de l’école publique et la journée de travail de huit heures.

Agnostique, il était père de deux enfants d’un premier mariage. Il avait épousé en deuxièmes noces Mercedes Menafra, qui est restée à ses côtés pendant toute sa carrière politique.