Un meeting d’Emmanuel Macron au Zénith de Montpellier, le 18 octobre 2016. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCHPOLITICS POUR LE MONDE

C’est un pas supplémentaire vers 2017. Alors qu’il a créé En marche ! le 6 avril, Emmanuel Macron devait dévoiler, mercredi 26 octobre, la liste des principaux représentants de son mouvement, parmi lesquels on trouve aussi bien des personnalités politiques, de gauche comme de droite, que des chefs d’entreprise ou des acteurs de l’économie sociale.

Au total, neuf « délégués » devaient être nommés. Leur rôle ? « Etre des ambassadeurs du mouvement auprès de nos adhérents comme à l’extérieur », explique l’entourage de l’ancien ministre. Côté politiques, la tête d’affiche est Bariza Khiari, sénatrice (PS) de Paris et cofondatrice du Club XXIe siècle. Proche de Laurent Fabius, l’élue franco-algérienne s’est fait remarquer en déposant, en février, un amendement contre l’inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution, une mesure à laquelle M. Macron s’était également opposé, même si la solidarité gouvernementale l’avait empêché de le faire publiquement.

Stéphane Travert, député (PS) de la Manche, qui s’était opposé à la loi sur la sécurisation de l’emploi adoptée en 2013, et Caroline Saudemont, maire (divers droite) d’Arques (Pas-de-Calais), dont les cristalleries avaient été sauvées après que Bercy a contribué à trouver un repreneur américain, feront également partie de l’équipe de M. Macron. Richard Ferrand, député (PS) du Finistère et soutien de la première heure de l’inspecteur des finances, est quant à lui nommé secrétaire général d’En marche !.

Candidats aux législatives

Côté entreprises, la nomination de la Nordiste Françoise Holder, qui a cofondé avec son mari Francis les boulangeries Paul, devrait faire jaser à gauche : adhérente du Medef, elle y préside le comité sur l’égalité hommes-femmes, mais fut aussi membre du comité directeur de l’Institut Montaigne, un think tank libéral. Jean-Marc Borello, PDG du groupe SOS, numéro un français de l’économie sociale et solidaire, et Axelle Tessandier, jeune startupeuse, qui se présente comme « une storyteller passionnée », sont également nommés « délégués ».

Le ralliement de Catherine Barbaroux, patronne de l’Adie, première association de microcrédit en France, est un joli coup : c’est une vraie femme de gauche, qui a travaillé avec Michel Crépeau et Martine Aubry, mais également dirigé les ressources humaines du groupe PPR, propriété du milliardaire François Pinault. Elle côtoiera Patrick Toulmet, ex-conseiller régional (UDI) d’Ile-de-France, qui a eu à l’inverse un long parcours à droite, auprès de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou Jean-Christophe Lagarde. L’ex-élu socialiste de Saône-et-Loire Benjamin Griveaux est enfin confirmé à son poste de porte-parole d’En marche !, tandis que l’avocat Sacha Houlié, cofondateur des Jeunes avec Macron, devient lui aussi délégué.

« L’idée qui a présidé à ces nominations était d’avoir des gens qui ont eu un engagement, militant ou non, à droite ou à gauche, mais qui se retrouvent dans les valeurs portées par Emmanuel Macron », explique une proche de l’ex-ministre. Le candidat encore putatif à l’élection présidentielle devait également dévoiler mercredi la liste des « référents départementaux » de son mouvement, preuve qu’il entend l’inscrire dans la durée et, même si le sujet est encore tabou chez En marche !, présenter des candidats aux prochaines élections législatives.