Le prix Sakharov 2016 « pour la liberté de l’esprit » a été décerné, jeudi 27 octobre par les députés européens, à deux Irakiennes de la communauté yézidie rescapées du groupe Etat islamique (EI), Nadia Murad Basee et Lamiya Aji Ashar.

Les deux jeunes femmes avaient été réduites en esclavage par l’organisation djihadiste après le massacre, en août 2014, d’une partie des habitants de leur village. Parvenues à s’échapper, elles se consacrent depuis à la dénonciation de la traite des êtres humains et à la défense des droits des yézidis, adeptes d’une religion d’origine préislamique.

Nommée en septembre dernier ambassadeur de bonne volonté des Nations unies pour la dignité des survivants du trafic d’êtres humains, l’une d’elles – Nadia Murad Basee – figurait sur la liste des candidats au prix Nobel de la paix. Elle a déjà obtenu le prix Vaclav Havel des droits de l’homme décerné par le Conseil de l’Europe.

« Une incroyable bravoure et humanité »

Guy Verhofstadt, chef de file des libéraux et démocrates au Parlement européen, a déclaré que les deux femmes avaient fait preuve « d’une incroyable bravoure et humanité. »

Les deux autres finalistes étaient Moustafa Djemilev, président de l’Assemblée des Tatars de Crimée jusqu’à l’annexion de ce territoire ukrainien par la Russie en mars 2014, et le Turc Can Dündar, ancien rédacteur en chef du quotidien d’opposition Cumhuriyet, condamné à cinq ans et dix mois de prison dans son pays pour divulgation de secrets d’Etat.

Le prix Sakharov, qui est doté de 50 000 euros, sera remis aux deux récipiendaires le 14 décembre à Strasbourg. Il a été créé en 1988 par le Parlement européen pour honorer les personnes ou les organisations qui ont consacré leur existence à la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales.