La première ministre britannique, Theresa May. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

En dépit des craintes suscitées par le Brexit, depuis le référendum optant pour une sortie de l’Union européenne, la croissance économique britannique a résisté et atteint 0,5 % du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, a annoncé jeudi 27 octobre l’Office des statistiques nationales (ONS). Une croissance supérieure au 0,3 % sur lequel tablaient les économistes, d’après un consensus établi par l’agence Bloomberg.

« La perspective de la croissance n’est pour l’instant pas affectée de façon générale par le référendum sur l’Union européenne et une bonne performance des services a permis de compenser un repli des autres secteurs d’activité ».

Cette estimation de l’ONS, la première pour la période estivale, était scrutée par les économistes, qui prédisaient un coup de frein plus net de la croissance en cas de victoire du Brexit.

La Banque d’Angleterre (BoE) a même assoupli sa politique monétaire au début du mois d’août pour la première fois depuis plus de sept ans, pour doper l’économie face aux risques de ralentissement.

Les consommateurs britanniques ont, eux, continué de dépenser de façon vigoureuse, ne semblant pas inquiétés par certains facteurs, comme une chute de la livre sterling face au dollar et à l’euro.

Un ralentissement tout de même

Le produit intérieur brut (PIB) du pays a légèrement ralenti lors des trois mois de juillet à septembre par rapport à la période d’avril à juin. Au deuxième trimestre, le PIB avait bondi de 0,7 % par rapport au premier.

De nombreux économistes avertissent toutefois que la situation économique du Royaume-Uni risque d’être nettement moins reluisante l’année prochaine, lorsque les négociations formelles de sortie de l’UE seront lancées.

« Le Brexit n’a pas encore eu lieu et son effet n’est que retardé », estimait dans le Monde Iain Begg, professeur à la London School of Economics. L’article 50 du traité de Lisbonne, qui lancera officiellement le processus de retrait de l’UE, n’a en effet toujours pas été activé par la première ministre, Theresa May.

Les prix qui avaient peu ou prou stagné l’année dernière ont en effet commencé à augmenter, avec une inflation de 1 % en septembre sur un an, et devraient grimper beaucoup plus vite l’année prochaine car le plongeon de la livre risque d’élever les coûts des produits importés, et des entreprises pourraient hésiter à investir sur place.

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a ainsi prévenu mardi que des banques installées au Royaume-Uni pourraient vouloir « ajuster » certaines activités l’année prochaine du fait du brouillard ambiant.