Nathalie Kosciusko-Morizet, à Marseille, le 27 octobre. | ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

En visite à Marseille, jeudi 27 octobre, Nathalie Kosciusko-Morizet a commenté la déclaration de Nicolas Sarkozy sur le fait qu’il pourrait voter François Hollande si celui-ci devait se retrouver face au FN au second tour de la présidentielle. « Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois changé d’avis sur le sujet, c’est plutôt une bonne nouvelle. Moi j’ai toujours dit, avec constance, que je ne mettrai pas ces adversaires sur le même plan », a expliqué la candidate à la primaire de la droite en référence au « ni-ni » avant d’ajouter : « On m’a virée de la direction du parti quand je disais ça. »

Interrogé, jeudi matin sur BFMTV et RMC, sur le choix qu’il ferait en cas de duel PS-FN au second tour de la présidentielle, M. Sarkozy a répondu : « Je ne voterai pas pour le Front national », assurant qu’« une barrière infranchissable » sépare la droite républicaine de l’extrême droite. Voterait-il alors pour François Hollande ? « Pas de gaieté de cœur », a indiqué le candidat à la primaire de droite.

Le risque de se couper de sa base

Jusqu’à présent, le parti Les Républicains prônait le « ni-ni », stratégie électorale dictée par M. Sarkozy lors des élections cantonales de 2011. En cas de second tour entre un candidat PS et un candidat FN, celle-ci consiste à appeler les électeurs à ne voter ni pour l’un ni pour l’autre. Cette doctrine a été poursuivie par Jean-François Copé pour lutter contre l’argument de l’« UMPS » développé par le FN.

Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy ne l’avait jamais abandonnée. En février 2015, il avait tenté de l’adoucir en proposant, à l’occasion d’une élection législative partielle, de conseiller aux électeurs de ne pas voter FN tout en les laissant libres de leur choix. Son texte avait été rejeté par une majorité du bureau politique. Aux régionales de décembre 2015, il défendait la ligne « ni fusion de liste, ni retrait ».

Avec sa réponse ce matin, Nicolas Sarkozy prend le risque de se couper de sa base et de brusquer les sympathisants frontistes qu’il cherche à reconquérir. Ces électeurs sont en effet attachés au « ni-ni ».