Une exposition sur le génie et la postérité de Beethoven, l’ego trip de l’artiste italien Cattelan à la Monnaie de Paris, un parcours au zoo de Vincennes pour apprendre à se déplacer comme les animaux, les mille et une nuits d’une conteuse égyptienne… voilà de quoi occuper joyeusement votre week-end.

EXPOSITION. Beethoven à pleins tubes, à la Philharmonie de Paris

Expo Ludwig van. Le mythe Beethoven - teaser « Tempête »
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Célébrant le mythe Beethoven plutôt que « sa vie-son œuvre », l’exposition « Ludwig Van », à la Philharmonie de Paris, entend montrer que le génie beethovénien « rivalise » avec celui « des icônes politiques et des grandes figures du rock ». S’ouvrant en 1827, à la mort du compositeur, elle se déroule sur huit salles agencées autour de diverses thématiques – « Omniprésence d’une icône : consécration ou dilution ? », « Le cinéma à l’écoute » ou « Destinées politiques » – qui montrent son exceptionnelle postérité, au travers de 250 œuvres. Du corps souffrant qu’immortalisent de nombreux portraits aux objets usuels devenus reliques (violon, mèche de cheveux…), du cinéma qui s’en fit une source d’inspiration (Kubrick, Godard…) aux expérimentations sur sa musique (la Dixième Symphonie, de Pierre Henry), du militantisme politique à la récupération consumériste, ces deux siècles affichent leur prodigue fécondité. Un parcours musical accompagne ces variations autour d’un artiste dont l’aura a dépassé le cadre de la culture savante. Marie-Aude Roux

Philharmonie de Paris, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Jusqu’au 29 janvier 2017.

ARTS. Maurizio Cattelan investit la Monnaie de Paris

Bien que sa notoriété soit internationale, sa réputation de provocateur à l’humour noir largement établie, l’artiste italien Maurizio Cattelan n’avait pas connu, jusqu’ici, en France une exposition à sa mesure. C’est enfin chose faite à la Monnaie de Paris. Cattelan prend possession de l’hôtel achevé en 1775, de sa façade, de son grand escalier et de l’enfilade des salons à boiseries et miroirs. De l’architecture extérieure et intérieure, il tire parti admirablement. Férocement aussi. Pour commencer, il a placé ses bannières sur la façade, le long du quai. Bannières d’un genre particulier : attachées aux grilles des fenêtres, ce sont des rectangles de tissu noir. Chacun porte un adjectif en majuscules dorées : « détesté », « insoumis », « tendre », « brutal », « profond », « intense ». Chacun est supposé s’appliquer à Cattelan, au premier ou au énième degré évidemment. Ce qui suit est une alternance ­réglée d’œuvres inquiétantes ou désagréables et de pièces plaisantes ou aimablement loufoques. Philippe Dagen

Monnaie de Paris, 11, quai de Conti, Paris 6e. De 11 heures à 19 heures, jeudi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 8 janvier 2017. 12 €.

ZOO. Le Parc zoologique de Paris joue les pédagogues

Des girafes au Parc zoologique de Paris, au bois de Vincennes. | FG GRANDIN MNHN/PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS

Pour les vacances scolaires de la Toussaint, le Parc zoologique de Paris se veut à la hauteur de son ambition pédagogique. A l’affiche : un « parkour », du nom de cette discipline acrobatique qui invite à se déplacer en utilisant toutes les prises du mobilier urbain – bancs, escaliers, etc. Articulé autour du thème de la « locomotion animale », avec visites guidées et conférences, ce parkour vous propose d’observer les sauts des félins, les balancements des primates, etc. Sont ainsi mises en scène des questions comme : comment les reptiles et les amphibiens peuvent-ils se mouvoir ? Ou encore : quels sont ceux qui sont retournés à la vie aquatique, comme les crocodiles et les tortues, après un passage sur terre ? Des visites guidées d’une heure trente permettront de découvrir comment les animaux se sont adaptés à leurs milieux en développant des anatomies spécifiques. Florence Evin

Parc zoologique de Paris. « Animouv », du 20 octobre au 2 novembre. De 9 h 30 heures à 18 heures, en semaine ; jusqu’ à 19 h 30 le week-end et pendant les vacances scolaires. 22 € par adulte, de 14 € à 16,50 € de 3 à 25 ans.

THÉÂTRE. « Le Monde d’hier » résonne avec celui d’aujourd’hui au Théâtre des Mathurins, à Paris

Le comédien Jérôme Kircher lit des extraits de Stefan Zweig. | PASCAL VICTOR/ARTCOMART

Un homme traverse le minuscule espace d’un plateau de théâtre, vêtu d’un pardessus et d’un chapeau gris, et l’image amène avec elle toutes celles, en clairs-obscurs, d’une Mitteleuropa engloutie. Dans la petite salle du Théâtre des Mathurins, Jérôme Kircher joue/dit des extraits du Monde d’hier, le livre testamentaire de Stefan Zweig, écrit en 1941, un an avant son suicide au Brésil. C’est un spectacle minimal, mais de grande portée, à l’heure où une certaine idée de l’Europe semble se défaire. Zweig, qui était l’écrivain le plus lu de son temps, avait été l’un des premiers à quitter l’Autriche, en 1934, désespéré par la catastrophe annoncée. Il était l’incarnation de ce que le monde moderne a produit de plus achevé en matière de civilisation, à savoir l’Europe bourgeoise et intellectuelle de la fin du XIXsiècle et du début du XXsiècle.

Et puis, il ne fut plus rien, balayé par tous les vents mauvais de l’Histoire : un homme dont les livres furent brûlés, rejeté ici parce que juif, et là parce qu’Autrichien. Dans Le Monde d’hier, Zweig retrace, avec une ampleur et une lucidité sans pareilles, l’évolution de l’Europe de 1895 à 1941. L’adaptation signée Laurent Seksik, recentrée sur le parcours personnel de Zweig, en restitue la quintessence. Fabienne Darge

Théâtre des Mathurins, Paris 8e. Du mardi au samedi, à 19 heures, dimanche à 15 heures. De 16 € à 32 €.

CONTE. Chirine El Ansary enchante le Louxor avec ses « Mille et Une Nuits », à Paris

La conteuse Chirine El Ansary dans un spectacle inspiré des « Mille et Une Nuits ». | FESTIVAL DE L'IMAGINAIRE

La conteuse égyptienne Chirine El Ansary achève une série de représentations organisées dans le cadre du 20e Festival de l’imaginaire, en partenariat avec le festival Villes des musiques du monde, par une matinée dominicale au Louxor-Palais du cinéma, à Paris. Elle y contera 1001 : Labyrinthe, une histoire inspirée de l’un des plus vieux récits de la littérature arabe, Les Mille et Une Nuits. Au conte traditionnel, elle mêle ses souvenirs d’enfance au Caire et ses voyages à travers l’Egypte. Elle souhaite rester au plus près de l’esprit subversif du texte d’origine, loin des clichés qui lui sont souvent associés. Comme elle l’explique : « En ce qui concerne Les Mille et Une Nuits, il y a ceux qui attendent l’exotisme, l’érotisme, les danses orientales et tout le tralala. Incorrigibles orientalistes en quête de dépaysement et d’exaltation. Mais il y a aussi tous ceux qui perçoivent la profondeur et l’intrigante modernité de l’œuvre. » Cristina Marino

Louxor-Palais du cinéma, 170, boulevard de Magenta, Paris 10e. Mo Barbès-Rochechouart. Dimanche 30 octobre, à 11 heures. Tarif unique : 8 €.

CONCERT. Un hommage aux musiques des films de Woody Allen, au Sunside, à Paris

Laurent Courthaliac: ALL MY LIFE, A Musical Tribute to Woody Allen (teaser)
Durée : 03:39

Pianiste talentueux, fin connaisseur de la culture du jazz, de son histoire, ses évolutions, ses styles, Laurent Courthaliac a consacré son nouvel album, All My Life (Jazz & People/Harmonia Mundi) aux compositions des musicals de Broadway devenues des standards du jazz. Plus précisément à quelques-unes de celles, notamment signées George Gerswhin, Sammy Fain ou Jesse Greer, qui ont servi de bande-son à deux films de Woody Allen, Manhattan (1979) et Everyone Says I Love You (1996).

Etrangement, la pochette du disque attribue aux Marx Brothers le crédit musical de cet Everyone Says I Love You, certes présent dans le film Plumes de cheval (1932) avec les frères Marx, mais composée en fait par Harry Ruby (avec des paroles de Bert Kalmar). Quoi qu’il en soit, Courthaliac est à la tête d’un octette de haute tenue, avec notamment le trompettiste Fabien Mary, les saxophonistes David Sauzay et Xavier Richardeau, le bassiste Clovis Nicolas… Lesquels retrouveront le reste de la formation sur la petite scène du Sunside, vendredi 28 octobre, pour un envol swing qui irrigue cet album de bout en bout. Sylvain Siclier

Sunside, 60, rue des Lombards, Paris 1er. Mo Châtelet, Les Halles. Tél. : 01-40-26-46-60. Vendredi 28 octobre, à 21 heures. 25 €.