Le célèbre chanteur marocain, Saad Lamjarred, 31 ans, a été déféré devant le juge d’instruction, ce vendredi 28 octobre, à 10 heures. Une information judiciaire a été ouverte pour « viol aggravé » et « violence volontaire », selon des informations recueillies par Le Monde Afrique, et une mise en détention provisoire a été requise.

L’artiste a été arrêté mercredi à l’hôtel Marriott des Champs-Elysées, dans le VIIIarrondissement de Paris. Une jeune femme de 20 ans de nationalité française avait réussi à s’échapper de sa chambre pour se réfugier à la réception, d’où les autorités ont été alertées. La garde à vue de M. Lamjarred avait été prolongée jeudi jusqu’à vendredi 10 heures.

La jeune femme, « extrêmement choquée », selon plusieurs sources judiciaires, avait déposé plainte pour « agression sexuelle avec violence ». Selon les premiers examens médicaux, des lésions ont été constatées sur le corps de la victime ainsi que plusieurs blessures. Selon nos informations, Saad Lamjarred était sous l’emprise de l’alcool et de la cocaïne, ce qui constitue un facteur aggravant.

« Machination algérienne »

Le chanteur, très en vogue au Maroc et plus largement dans le monde arabe, devait donner un concert au Palais des Congrès de Paris samedi. Il risque d’être placé en détention. Saad Lamjarred avait déjà été poursuivi et brièvement incarcéré aux Etats-Unis pour des faits similaires. En février 2010, une jeune américaine avait déposé plainte pour agression sexuelle. Il avait ensuite fui le pays dans l’espoir d’éviter les tribunaux. Il risque une peine de vingt-cinq ans de prison. En mai 2016, il avait été sommé, en vain, par la Cour suprême de l’Etat de New York de se présenter au tribunal.

Au Maroc, Saad Lamjarred, décoré par le roi Mohammed VI en 2015, est une fierté nationale. Sur les réseaux sociaux, les crimes dont il est accusé donnent lieu à d’étonnantes théories du complot. La plus répandue est celle distillée par l’un de ses avocats marocains, Brahim Rachidi, qui évoque dans un communiqué et lors d’interviews un « guet-apens », sous-entendant qu’un piège lui aurait été tendu par une Française d’origine algérienne. Et d’aller plus loin en vilipendant une « machination algérienne ourdie par les ennemis de notre intégrité territoriale ». Une allusion à l’interminable conflit du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975 et revendiquée par le front Polisario, soutenu par l’Algérie.

Un célèbre chanteur marocain accusé d’agression sexuelle aux Etats-Unis
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