Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, en décembre 2015 à Ottawa. | CHRIS WATTIE / REUTERS

Les mots sont choisis : « Nous sommes prudemment optimistes », a indiqué jeudi 27 octobre au Monde le ministre canadien des affaires étrangères, Stéphane Dion, à propos de l’entente conclue en Belgique sur le CETA. « Chat échaudé craint l’eau froide », a-t-il ajouté, en référence aux derniers jours d’âpres tractations entre le Canada et la Wallonie pour tenter de faire revenir la région belge sur son veto au traité. Le plus important, selon lui, est que « l’accord n’ait pas été rouvert ».

M. Dion était à Paris pour une conférence ministérielle sur le maintien de la paix en environnement francophone mais devait participer ensuite à Bruxelles, avec le premier ministre Justin Trudeau, au sommet entre l’Union européenne et le Canada qui devait sceller l’avenir du CETA, très attendu côté canadien. Vu l’état des discussions avec la Wallonie la veille et après l’annulation du sommet, M. Trudeau avait reporté sa visite. « Nous sommes toujours prêts à signer l’accord, a fait valoir M. Dion, et gardons l’espoir que l’Union européenne parle d’une seule voix, comme le fait le Canada. »

« Il y a encore du travail à faire »

Circonspecte aussi, la ministre du commerce international, Chrystia Freeland, qui avait claqué la porte vendredi 21 octobre après trois jours de discussions avec le gouvernement wallon, a « pris acte de l’entente conclue en Belgique ». Elle l’a qualifiée de « développement positif », tout en ajoutant qu’« il y a encore du travail à faire » et d’autres étapes à franchir avant comme après la signature.

A propos des investissements étrangers et des risques de voir une multinationale porter plainte devant un tribunal d’arbitrage contre un Etat européen – des sujets sensibles pour les Wallons –, M. Dion estime que cette inquiétude peut être facilement dissipée. « Avec cet accord, assure-t-il, on va prouver qu’il est possible de commercer tout en respectant la souveraineté des Etats. »