Des policiers marseillais rassemblés devant le tribunal de grande instance, le 25 octobre. | BERTRAND LANGLOIS / AFP

Les mesures annoncées mercredi par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve pour apaiser la fronde policière n’ont pas convaincu une partie de la base, qui a repris, vendredi 28 octobre dans la soirée, les manifestations nocturnes commencées il y a plus de dix jours.

Plusieurs centaines de fonctionnaires en colère se sont ainsi rassemblés devant le château de Versailles (Yvelines) avec pour slogan « les policiers ne lâcheront rien », a-t-on appris auprès des organisateurs. Un rassemblement moins important avait eu lieu auparavant devant la préfecture de police de Paris, avant que les policiers ne rejoignent leurs collègues à Versailles.

D’autres manifestations devaient se dérouler à Lille, Strasbourg, Cannes, Le Havre, Nancy, Arras, Montpellier et Toulon, et un rassemblement a eu lieu dans la journée à Nice. D’autres rassemblements sont prévus pour ce week-end, notamment à Toulouse.

« De la poudre aux yeux »

Si les syndicats de police, reçus mercredi par le président François Hollande, se sont montrés satisfaits, les policiers frondeurs estiment n’avoir été qu’en partie – voire pas du tout – entendus. « Sans grande surprise, les promesses de notre ministre aux syndicats sont de la poudre aux yeux », peut-on lire sur le site du collectif Policiers en colère, l’un des coordinateurs du mouvement à propos de ce plan de 250 millions d’euros.

Outre les mesures visant à rénover les équipements et les commissariats, il prévoit la suppression de tâches dites indues, un durcissement des sanctions pour outrage aux forces de l’ordre, une meilleure protection de leur anonymat, et une évolution des conditions de la légitime défense.

Depuis le 17 octobre, le mouvement, animé par des collectifs hostiles aux organisations syndicales, s’est manifesté essentiellement lors de rassemblements nocturnes auxquels se joignent de plus en plus de pompiers et de policiers municipaux.

L’étincelle de la contestation policière est partie d’une attaque au cocktail Molotov, le 8 octobre, à Viry-Châtillon (Essonne) qui a grièvement blessé deux policiers.