Des employés de Volkswagen travaillant sur une ligne de montage d’une usine de Sao Paulo (Brésil), le 9 décembre 2013. | NELSON ALMEIDA / AFP

Le groupe aux douze marques (Audi, Porsche, Seat, etc.) a décidé d’accélérer sur l’électrique. C’est en tout cas la raison invoquée par Karlheinz Blessing, directeur du personnel de Volkswagen, lorsqu’il a annoncé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung la suppression de plus de 10 000 emplois dans le monde sur plusieurs années.

Dans un entretien à paraître samedi 29 octobre, le DRH a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas de licenciements économiques. « Mais nous réduirons les effectifs », a-t-il affirmé. La direction et le comité d’entreprise négocient actuellement en Allemagne un « pacte d’avenir », programme de réorganisation qui doit permettre à la marque, déjà à la peine avant le scandale Volkswagen, de devenir plus rentable.

Parmi les pistes du constructeur automobile : commercialiser plus de 30 véhicules tout électriques d’ici à 2025. Problème, selon M. Blessing, ils contiennent moins de composants que les véhicules à essence, « donc [Volkswagen aura] besoin à long terme de moins de salariés pour la production ».

Changer de métier

Le nombre de postes menacés ou le montant des économies prévues par le groupe ne sont pas encore connus. « Aucun salarié ne doit redouter une perte de son emploi, mais il est possible qu’il doive à l’avenir exercer d’autres fonctions », a récemment déclaré Martin Rosik, directeur du personnel de Volkswagen, dans un mémo adressé aux salariés.

Le groupe Volkswagen emploie environ 624 000 personnes dans le monde, dont 282 000 en Allemagne. Selon certains experts, sa rentabilité pâtit notamment du fait qu’il fabrique beaucoup de pièces de voitures lui-même, quand ses concurrents font davantage appel à des sous-traitants.

Il n’en a pas encore fini avec les retombées du scandale, mais ses résultats au troisième trimestre publiés jeudi montrent qu’il est parvenu à se remettre en selle. Entre juillet et septembre, le groupe de Wolfsburg a dégagé un bénéfice net de 2,28 milliards d’euros.