Les travaux pour raser la « jungle » de Calais devaient s’achever lundi 31 octobre au soir. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les travaux pour raser la « jungle » de Calais ont repris, lundi 31 octobre au matin, et devaient prendre fin d’ici à lundi soir. Plusieurs pelleteuses s’activent depuis 8 heures pour détruire les rares abris qui tenaient encore debout et déblayer les carcasses de ceux ravagés par les incendies de la semaine passée. Des caravanes entreposées sur la bande de terre nue, de 100 mètres de large, longeant l’ancien camp étaient en train d’être réduites en morceaux avant que leurs débris soient ramassés par les camions-bennes.

Le directeur du cabinet de la préfète, Etienne Desplanques, venu sur place, a confirmé que l’intégralité des habitations serait bien détruite lundi. Il s’agira ensuite d’« un peignage fin » du terrain, a-t-il dit. L’église et la mosquée de fortune, préservées du démantèlement de la zone sud de la « jungle » en mars, ne devraient pas être détruites tant qu’il reste des migrants au centre d’accueil provisoire (CAP), selon la préfecture.

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« Je veux rester en France maintenant »

Alors que la « jungle » ressemble plus que jamais à un vaste champ de ruines, plusieurs réfugiés assurent avoir passé la nuit dehors devant le CAP.

Mohammed, 18 ans, croisé dans l’ancienne allée « commerçante » située près de l’entrée du camp, était en quête de nouvelles, juché sur son vélo : « On m’a dit qu’il allait y avoir des bus aujourd’hui, quand ? » « Terminé la “jungle”, terminé l’Angleterre, je veux rester en France maintenant », a dit le Soudanais, logé dans un conteneur du CAP. « Je n’ai plus aucun ami ici, ils sont tous partis à Amiens ou Arras » a-t-il ajouté.

Plusieurs jeunes du CAP faisaient leur toilette matinale dans des conteneurs dédiés. D’autres se dirigeaient vers le centre Jules-Ferry pour prendre leur petit déjeuner. Des migrants rencontrés devant le CAP, sans bracelet, c’est-à-dire qui ne s’étaient pas fait enregistrer pendant l’évacuation totale organisée de lundi à mercredi, ont assuré qu’ils avaient été une dizaine à dormir là cette nuit.