Une vingtaine de centres de santé universitaires (CSU) proposent des consultations accessibles avec une carte d’étudiant et une carte ­Vitale. | Pixabay.com

Seulement 16 % des étudiants vont systématiquement chez le médecin ­lorsqu’ils sont ­ malades, et 38 % pratiquent l’automédication, selon le ­dernier sondage annuel réalisé par Opinion Way pour la ­Smerep (à la fois mutuelle et Sécurité sociale étudiante), publié le 17 juin. Il y a un an, la précédente enquête mettait en ­lumière la même tendance à renoncer aux soins.

14 % des étudiants interrogés estiment que se ­rendre chez le médecin coûte trop cher. Il faut dire que leur situation ­financière ne s’améliore pas : 50 % d’entre eux ­déclarent ­rencontrer des difficultés ­financières, ­contre 40 % l’an passé.

Pour cette enquête, un peu plus de 1 200 jeunes ont été ­interrogés, dont 700 en Ile-de-France, région où le coût de la santé pèse le plus sur les ­budgets : un étudiant sur cinq ­estime que consulter un médecin y coûte trop cher. Pourtant, des structures au sein des universités permettent aux étudiants d’accéder à des soins sans avance de frais.

Psychologie et psychiatrie

En France, une vingtaine de centres de santé universitaires (CSU) proposent des consultations en médecine générale, en gynécologie et en dentisterie notamment, accessibles avec une carte d’étudiant et une carte ­Vitale. A Paris, le CSU des Saints-­Pères (dans le 6e arrondissement) a ouvert ses portes en septembre 2015 « pour répondre à un ­ besoin en consultations très fort », dit son directeur, Philippe ­Aoussou. Ce centre offre notamment des consultations en ­psychologie et en psychiatrie. Dans ces deux derniers domaines, une quinzaine de bureaux d’aide psychologique universitaires (BAPU) proposent, en France, des consultations prises en charge à 100 %.

Pour des soins poussés, les coûts restant à la charge des ­étudiants grimpent vite. Mais les centres de santé ­conventionnés, ouverts à tous les publics, pratiquent eux aussi le tiers payant. Autre solution : consulter la liste des médecins qui ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires, disponible sur le site Ameli de ­l’Assurance-maladie.

Les étudiants les plus ­démunis qui n’ont pas de mutuelle ou de complémentaire santé peuvent demander l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) auprès de l’Assurance-maladie. Cette aide s’élève à 200 euros pour les personnes âgées de 16 à 49 ans. Elle est ­octroyée en fonction des ressources des douze derniers mois du demandeur.

Dernier écueil : Laurent ­Gerbaud, directeur du service de santé universitaire (SSU) de Clermont-Ferrand et ­président de l’association des ­directeurs de SSU, souligne les problèmes rencontrés par les étudiants pour trouver des praticiens acceptant de devenir leur médecin ­ traitant : « Les étudiants sont seulement là huit mois, puis s’en vont, et ce sont les patients qui rencontrent le moins de problèmes de santé », analyse-t-il.