Le journal officiel du Ku Klux Klan (KKK), The Crusader, a publié dans son édition d’automne ce qui ressemble fort à un soutien prononcé pour le candidat républicain à l’élection présidentielle, Donald Trump. Sous le titre « Make America Great Again » (rendre sa grandeur à l’Amérique, slogan de campagne de M. Trump), le journal trimestriel du groupe suprémaciste blanc consacre l’ensemble de la première page de son dernier numéro à défendre le message du magnat de l’immobilier.

Comme le remarque le site américain Vox, cet article est signé par un seul auteur, Thomas Robb, non par un comité éditorial, et ne tente pas clairement de convaincre ses lecteurs d’aller voter pour M. Trump. Le message reste tout de même peu équivoque :

« Tandis que Trump veut rendre sa grandeur à l’Amérique, nous devons nous demander : qu’est-ce qui a rendu l’Amérique grande en premier lieu ? La réponse est simple. L’Amérique était grande non pas grâce à ce que nos ancêtres ont fait, mais grâce à qui étaient nos pères. L’Amérique a été fondée en tant que république chrétienne blanche. Et c’est en tant que république chrétienne blanche qu’elle est devenue grande. »

Pour l’auteur, le message « Make America Great Again » doit être écouté parce que les Blancs américains seraient menacés par un « génocide blanc » très proche.

Contacté par le Washington Post, l’auteur de l’article a assuré que The Crusader, qui se présente comme « la première voix de la résistance blanche », ne soutenait pas officiellement M. Trump, bien que le titre soit enthousiaste quant à la candidature du milliardaire :

« Dans l’ensemble, nous aimons bien ses idées nationalistes et ses propos sur la fermeture des frontières aux étrangers illégaux. Ce n’est pas un soutien officiel parce que, comme tout le monde, il y a des choses avec lesquelles nous sommes en désaccord. »

L’équipe de campagne de Donald Trump rejette le soutien

Dans un communiqué, l’équipe de campagne de Donald Trump a qualifié mercredi 2 novembre le journal de « repoussant », ajoutant que ces « opinions ne représentent pas les dizaines de millions d’Américains unis derrière notre campagne ».

Depuis qu’il a lancé sa campagne, le candidat est associé à des personnages sulfureux : il a reçu l’appui de David Duke, ancien dirigeant du Ku Klux Klan, celui du Daily Stormer, site néonazi américain et celui du comité d’action politique formé par l’American Freedom Party (parti raciste). En le soutenant, ces organisations espèrent sortir de leur isolement.

Les propos souvent controversés de Donald Trump permettent en effet au KKK de recruter des nouveaux membres en engageant la conversation sur ses sujets de prédilection, avait déjà soulevé le Washington Post.

En février, interrogé sur CNN sur le soutien reçu par l’ancien dirigeant du KKK, le candidat républicain avait affirmé : « Je ne connais rien de David Duke (…) Je ne connais pas ce groupe. (…) Vous ne voudriez pas que je condamne un groupe dont je ne connais rien. Il faudrait que je me renseigne », jouant avec les nerfs du journaliste comme il sait si bien le faire.