Pendant le premier débat télévisé de la primaire de la droite, sur TF1, 13 octobre. | MARTIN BUREAU / AFP

A la veille du deuxième débat télévisé censé départager, jeudi, les sept candidats à la primaire de la droite et du centre, Jean-Frédéric Poisson met la pression sur Alain Juppé. Le président du Parti chrétien-démocrate (PCD) estime que le favori des sondages doit exiger de François Bayrou qu’il ne se présente pas à la présidentielle de 2017 si lui-même perd la primaire de la droite.

« Dans la mesure où M. Bayrou ne s’est pas porté candidat à la primaire, sans doute pour permettre à M. Juppé d’y prendre son essor, la juste contrepartie consistera évidemment à ce que M. Bayrou s’abstienne de participer à la présidentielle si M. Juppé ne gagnait pas. Ce serait au moins clair et honnête », a- t- il déclaré lors de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP.

« La droite peut gouverner avec le MoDem »

M. Poisson souhaite expressément qu’Alain Juppé « clarifie » la situation à l’occasion du débat télévisé de jeudi. En revanche, il ne partage pas les propos agressifs de Nicolas Sarkozy à l’égard du président du MoDem. « Le fait de taper fort sur tel ou tel ne relève pas de ma manière de faire de la politique. Je n’aime pas ça », a- t- il déclaré en ajoutant : « La droite peut parfaitement gouverner avec le MoDem, il n’y a aucun problème sur des enjeux locaux (…) pourquoi pas nationaux à condition que le MoDem joue le jeu. »

Jusque-là peu connu du grand public, Jean-Frédéric Poisson a confirmé qu’il visait un score de l’ordre de 10 % à la primaire pour « infléchir le projet de celui ou celle qui gagnera la compétition ». S’il refuse de dire qui il y soutiendra durant l’entre-deux tours, il ne se prive pas de lister ses nombreux désaccords avec Alain Juppé. « Il ne considère pas que le choc migratoire qu’a connu la France depuis vingt ans soit un problème pour notre pays et moi je considère le contraire », a-t-il notamment déclaré.

Souten de Civitas

Depuis son entrée en campagne, le candidat multiplie les déclarations ambiguës à l’égard du Front national au point que Nathalie Kosciusko-Morizet, elle aussi candidate à la primaire de la droite, s’est interrogé sur le bien-fondé de sa présence dans la compétition. Mercredi, Jean-Fréderic Poisson s’est justifié : « Moi je ne suis pas dans la condamnation, je ne fais de morale sur le rapport avec le Front national… Ce parti a des élus qui sont validés par les électeurs, par le Conseil constitutionnel, qui porte dans le débat politique un certain nombre de préoccupations », a-t-il plaidé tout en assurant qu’il avait « exprimé un certain nombre de différences avec le FN » sur la laïcité, l’éducation, l’économie, la peine de mort.

Soutenu par le mouvement d’extrême droite Civitas qui a appelé à voter pour lui, Jean-Frédéric Poisson ne s’est pas désolidarisé : « S’ils viennent voter, ils viennent voter. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? C’est leur liberté », a-t-il lancé.

Interrogé sur la campagne américaine, le président du PCD s’en est une nouvelle fois pris à « l’interventionnisme sans limites de Mme Clinton » en ajoutant que « du point de vue français ou européen, sa préférence irait vers M. Trump qui entend s’occuper d’abord des Américains ». Ce n’est pas la première fois que le député des Yvelines attaque la candidate démocrate qu’il avait accusée d’être soumise aux « lobbies sionistes » avant de se rétracter.