« Au service des citoyens, pas des politiciens » : environ 400 policiers et sympathisants, rejoints par des pompiers « en colère », ont manifesté mercredi soir 2 novembre dans le centre de Toulouse. Plusieurs heures auparavant, leurs homologues de Nantes et Marseille avaient également défilé. A Marseille, une délégation a été reçue par le préfet de police. Mardi, des policiers s’étaient rassemblés à Paris, devant le Louvre.

A Toulouse, les fonctionnaires ont brandi des pancartes telles que « Poulets, la politique du chiffre nous plume », « sécurité au rabais, république en danger » ou encore « syndicats prêts à se vendre, policiers prêts à se défendre ».

Alors que le cortège réunissait vers 22 heures environ 400 personnes chantant la Marseillaise, des manifestants ont porté un cercueil couvert du drapeau tricolore qu’ils ont déposé au niveau du soldat inconnu avec l’inscription : « Je ne veux pas que papa ou maman soit le prochain à l’intérieur. »

« On continue notre mouvement puisqu’on n’est pas entendus. Le gouvernement ne nous écoute pas, ils nous ont proposé quelques miettes », a déclaré une porte-parole des manifestants, qui requiert l’anonymat.

« Le terrorisme ce n’est pas notre quotidien »

A Marseille, environ 200 policiers et personnes les soutenant se sont rassemblés dans l’après-midi à l’appel du « Collectif Policiers en Colère 13 et 83 », devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, où une délégation de policiers non syndiqués a été reçue par le préfet de police Laurent Nunez.

« Nous sommes ici aujourd’hui parce que pour les 250 millions promis par le gouvernement, il s’agit essentiellement d’avances sur des budgets déjà établis. La réponse est plus une réponse en matière de terrorisme, mais le terrorisme ce n’est pas notre quotidien, fait de violence quotidienne », a affirmé Sébastien G., CRS de 39 ans.

Le préfet a confirmé avoir reçu une délégation et reçu un document qu’il ferait parvenir au ministre de l’intérieur.

Le préfet a rappelé que les policiers ne pouvaient manifester que « hors service, hors usage des véhicules de police et de [sirènes] deux-tons ». Il les a enjoints à déclarer les manifestations en préfecture, ce qui n’a pas été fait jusque-là à Marseille. Les équipages qui manifestent en uniforme ou avec les voitures de police sont convoqués « systématiquement » pour des rappels à la règle, mais aucune sanction n’a été prise pour l’instant, a-t-il dit.

Un rassemblement d’environ « 100 à 150 policiers » a également eu lieu devant le tribunal de grande instance de Nantes, afin de « demander à la justice un peu plus de fermeté », selon Stéphane Léonard, secrétaire départemental Loire-Atlantique du syndicat Unité-SGP-FO.