Emmanuel Macron anime un meeting de son mouvement En marche! au Zénith de Montpellier, mardi 18 octobre. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCHPOLITICS POUR LE MONDE

L’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui est inspecteur des finances, va démissionner de la fonction publique à la fin du mois « par souci de cohérence et d’exemplarité », a-t-il annoncé mercredi soir 2 novembre sur Mediapart :

« Je suis favorable (...) à une réforme pour la haute fonction publique, en particulier le corps auquel j’appartiens qui n’est pas un corps juridictionnel et ne justifie pas d’avoir des protections tout au long de la vie et un droit au retour permanent. »

« Je prendrai mes responsabilités en fin de mois car je mène une aventure qui nécessite une exemplarité au carré », a poursuivi M. Macron, qui n’est pas encore candidat à l’élection présidentielle de 2017 mais a lancé depuis avril son propre parti, En Marche !.

Emmanuel Macron a précisé que sa démission lui coûterait « 50 000 euros, ou un peu plus », car il n’est « pas au bout » des dix ans dus par chaque élève sortant de l’Ecole nationale de l’administration (ENA) au service de l’Etat ou des pouvoirs publics.

« J’ai gagné de l’argent en banque d’affaires », mais « je ne suis pas millionnaire », a souligné M. Macron. « Ça me coûtera de le faire mais je le ferai », a-t-il dit.

« La trahison aurait été de rester au gouvernement »

Emmanuel Macron a également estimé qu’il n’avait « pas trahi » François Hollande, réaffirmant qu’il n’était pas « l’obligé » du président de la République.

« Est-ce que je l’ai trahi en lui cachant qui j’étais ? Dès mon entrée au gouvernement, il savait qui j’étais. Est-ce que j’ai caché mes opinions ? A aucun moment », a dit M. Macron :

« La trahison, la déloyauté, aurait été de rester au gouvernement, de jouer l’empêchement de l’intérieur, le cynisme. Je ne l’ai pas fait, j’ai pris des risques. »

Comme nous l’écrivions fin août, François Hollande s’est jugé « trahi avec méthode » par M. Macron.

Emmanuel Macron en cinq polémiques
Durée : 01:36

Série de désaccords

Revenant sur les deux années à son ministère, M. Macron a admis une « série de désaccords », après une première année durant laquelle il a pu « constamment porter » ses « réformes »« La deuxième année, j’ai été entravé dans l’exercice de mes fonctions puisque des projets que je portais ont été abandonnés », a-t-il dit.

« De l’automne 2015 à l’été 2016 s’est jouée une histoire de désaccords successifs », a-t-il poursuivi, évoquant notamment un accrochage avec le premier ministre Manuel Valls après les attentats du 13 novembre 2015, ou encore son opposition à la déchéance de nationalité qui l’a vu « hésiter à sortir » du gouvernement. Une décision finalement prise le 30 août.

Macron : "J'ai touché du doigt les limites de notre système politique"
Durée : 02:10