Un mineur isolé migrant venant de l’ex-« jungle » de Calais, dans un bus en direction d’un centre d’accueil le 2 novembre. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Un peu plus de 7 000 migrants ont été pris en charge par les pouvoirs publics lors du démantèlement de la « jungle » de Calais, a annoncé le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, vendredi 4 novembre, en présentant un bilan définitif de l’opération.

Dans le détail, 5 132 adultes ont été envoyés dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) à travers la France et 1 932 mineurs ont été pris en charge à l’issue de l’évacuation, menée à la fin d’octobre.

De plus, 274 mineurs ont pu, « depuis le 17 octobre dernier, bénéficier d’une mesure de transfert vers la Grande-Bretagne, où ils ont retrouvé leurs proches », a ajouté le ministre lors d’un colloque organisé par France terre d’asile à Paris.

Bernard Cazeneuve a également souligné avoir fait reconduire « à partir de Calais, avec les services de la police de l’air et des frontières, 1 700 migrants qui ne relevaient pas de l’asile et qui étaient en situation irrégulière. »

Plus tôt dans la matinée, quelque 3 800 migrants ont également été évacués de leur campement du nord-est de Paris pour être conduits dans des centres d’hébergement en Ile-de-France, une opération record dans la capitale.

La justice rejette le recours relatif aux mineurs

Saisi par trois associations, le tribunal de grande instance (TGI) de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a de son côté rejeté le recours en référé contre la préfète pour protester contre les départs des 1 600 mineurs de l’ex- « jungle » de Calais vers des centres d’accueil en France. Le TGI s’est déclaré incompétent et a jugé que ce conflit relevait du tribunal administratif, renvoyant « les parties à mieux se pourvoir ».

La justice rejette ainsi le recours en référé formé par l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers, le Syndicat des avocats de France et le Groupe d’information et de soutien des immigrés, qui s’opposaient à l’évacuation, mercredi, des migrants mineurs isolés. Les trois associations estimaient qu’il s’agissait « d’une atteinte à une liberté individuelle », selon leur avocate Marie-Hélène Calonne. Celle-ci a renoncé à faire appel, estimant que « le mal était déjà fait, les gamins ont déjà été dispersés ».

« Il s’agissait d’une opération non préparée, les associations qui travaillaient avec les mineurs isolés n’ont pas été associées et ces mineurs ont été prévenus de leur départ la veille par des flyers, c’est déplorable », a-t-elle encore dit, regrettant « que ces mineurs soient avant tout considérés comme des étrangers et non comme des enfants ».

« Il n’y a eu aucune atteinte à la liberté individuelle des mineurs, en ce qu’il n’y a pas eu de contrainte à leur égard et en ce qu’ils ont été préalablement informés de la situation », avait opposé David Foltz, représentant de la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, lors de l’audience jeudi.

Deux jours après le démantèlement total de la « jungle », le gouvernement a mené dans le calme mercredi l’évacuation de l’ensemble des mineurs isolés qui vivaient dans le centre d’accueil provisoire vers des centres d’accueil disséminés en France.