Extradé du Canada en novembre 2014, Hassan Diab, 62 ans, est mis en examen en France comme auteur présumé de cet attentat qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980 devant une synagogue. | GEORGES GOBET / AFP

La cour d’appel de Paris a ordonné vendredi 4 novembre le maintien en détention provisoire d’Hassan Diab, principal suspect de l’attentat de la rue de Copernic en 1980 à Paris, annulant ainsi une nouvelle décision qui autorisait sa remise en liberté, selon des sources proches du dossier.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel a décidé de prolonger sa détention de six mois, invoquant « le risque de fuite » et de « trouble à l’ordre public » si Hassan Diab était libéré.

Le juge d’instruction chargé de cette enquête avait ordonné le 27 octobre la remise en liberté d’Hassan Diab, avec assignation à résidence et port d’un bracelet électronique. Décision aussitôt suspendue par le parquet de Paris, qui a fait appel.

Extradé du Canada en novembre 2014, Hassan Diab, 62 ans, est mis en examen en France comme auteur présumé de cet attentat qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980 devant une synagogue.

Des rebondissements dans l’enquête en avril

La défense de cet universitaire déplore « une situation exceptionnelle ». « Ce qu’on comprend, c’est qu’après trente-six ans, il y a eu tellement de dysfonctionnements qu’il n’y a pas d’autre option à part Hassan Diab », ont dit à l’Agence France-Presse ses avocats, William Bourdon, Apolline Cagnat et Amélie Lefebvre.

« Le bras de fer continue entre une appréciation précipitée par le juge des charges pesant sur M. Diab et la vision de la chambre d’instruction, qui cherche à préserver la sérénité de l’enquête, ce qui est la moindre des choses après trente-six ans », a réagi Eric Morain, avocat d’une des victimes, un policier en faction devant la synagogue.

En mai, la question de la détention du suspect avait déjà fait l’objet d’un débat entre magistrats. Le 12 mai, une juge des libertés et de la détention (JLD) avait autorisé sa remise en liberté avec assignation à résidence et sous surveillance électronique, mais le parquet avait fait appel.

Quelques jours avant la décision de la JLD, le juge d’instruction avait aussi accepté une remise en liberté, aussitôt suspendue par le parquet. Et la cour d’appel avait déjà confirmé la détention.

L’enquête a connu un rebondissement en avril avec l’audition devant le juge d’instruction de son ex-épouse Nawal Copty, qui a conforté la version d’Hassan Diab. Elle a affirmé qu’il l’avait bien accompagnée à l’aéroport de Beyrouth le 28 septembre 1980, date à laquelle le détenteur d’un passeport au nom d’Hassan Diab se trouvait déjà en Europe d’après les tampons sur le document.