Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker souhaite changer le code éthique de l’institution, en réponse à la vague d’indignation qui a suivi l’embauche de son prédécesseur par la banque d’affaires Goldman Sachs, affirme-t-il dans un entretien paru samedi dans le quotidien belge Le Soir.

« Il faut changer le code éthique », déclare dans cet entretien le président actuel de l’exécutif européen, qui a été très critiqué pour sa réaction dans cette affaire. Jean-Claude Juncker, n’a accepté que tardivement – le 11 septembre – que le pantouflage de son prédécesseur chez Goldman Sachs, annoncé en juillet, soit soumis à l’examen du comité d’éthique interne.

L’ex-premier ministre luxembourgeois veut désormais allonger, pour le président de la Commission, de 18 mois à 3 ans la période dite de « refroidissement », durant laquelle les commissaires doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé.

Dans le cas de José Manuel Barroso, cette période a été respectée. Fin octobre, le comité d’éthique de l’UE avait jugé que le choix du Portugais, ancien président de l’exécutif européen de 2004 à 2014 était certes peu judicieux, mais ne contrevenait pas au réglement.

Les commissaires aussi concernés

« Si le collège [les 28 membres de la Commission] devait ne pas accepter cette position, je dirai publiquement que je ne prendrai pas d’emploi dans une banque ou une entreprise quelconque pendant trois ans. Même si par ailleurs je ne compte pas le faire plus tard non plus », assure Jean-Claude Juncker.

Avec cette nouvelle proposition, le Luxembourgeois s’aligne sur l’opinion de la médiatrice européenne (en charge d’étudier les plaintes à l’encontre des institutions de l’UE), qui estime qu’un changement du code éthique est nécessaire.

Outre la fonction de président, Jean-Claude Juncker ouvre également la porte à un allongement de 18 à 24 mois de la période de latence pour les simples commissaires.

Parmi les autres commissaires de la dernière période Barroso (2010-2014), en place pendant la crise de l’euro, plusieurs sont également allés « pantoufler » dans des domaines qu’ils ont réglementés. Le comité d’éthique a rendu une cinquantaine d’avis, tous positifs, concernant l’évolution des anciens membres.