Un peu plus d’une heure avant le début de la rencontre qui devait opposer Andy Murray à Milos Raonic, en demi-finale du Masters 1000 de Paris, samedi 5 novembre, ce dernier, blessé à la jambe, a déclaré forfait, propulsant mécaniquement le joueur écossais numéro Un mondial à la place de Novak Djokovik, qui occupait ce « trône » depuis juillet 2014.

Andy Murray accède donc au sommet avant même de disputer la finale, dimanche 6 novembre à Bercy, face à l’Américain John Isner, qui a lui gagné son ticket samedi en battant le Croate Marin Cilic en deux sets (6-4, 6-3).

Un renversement au sommet du tennis mondial inimaginable il n’y a ne serait-ce que cinq mois, alors que « Djoko » remportait, enfin, Roland-Garros, seul tournoi du grand chelem qu’il n’avait pas encore à son tableau de chasse. Il avait alors presque deux fois plus de points que Murray au classement ATP.

Novak Djokovic après sa défaite face à Marin Cilic, le 4 novembre à Bercy. | MIGUEL MEDINA / AFP

Depuis, rien ne va plus pour le Serbe. Battu au troisième tour de Wimbledon, puis d’entrée aux Jeux olympiques à Rio et en finale de l’US Open, le joueur de 29 ans voit aujourd’hui Andy Murray menacer sa place de numéro 1 mondial. Jusqu’à vendredi 4 novembre et sa défaite face à Marin Cilic. Après une heure 46 d’échange, celui qui était jusqu’alors le favori du tournoi cède dans le jeu décisif de la deuxième manche (6-4, 7-6), ouvrant la voie à Andy Murray.

Entré dans l’arène après ce coup de tonnerre, vendredi, l’Ecossais a franchi l’avant-dernière marche face au Tchèque Tomas Berdych 7-6 (11-9), 7-5, mais pas aussi facilement que prévu. Il est même revenu de nulle part dans la première manche, sauvant sept balles de set, dont cinq de suite de 1-6 à 6-6.

Milos Raonic a éliminé Jo-Wilfried Tsonga du tournoi de Bercy en quart de finale, le 4 novembre. | MIGUEL MEDINA / AFP

Eliminé, Tsonga ne sera pas qualifié pour le Masters

De son côté, Milos Raonic dominait en soirée Jo-Wilfried Tsonga à coups de services frappés à plus de 220 km/h. Le Français a semblé un peu émoussé et moins agressif que la veille face au Japonais Kei Nishikori. Il n’a jamais réussi à breaker. Avec cette défaite, il abandonne tout espoir de se qualifier pour le Masters. Le Canadien, mené 8-3 dans ses duels, ne partait pas favori face à l’Ecossais, resté sur trois tournois et 18 matchs gagnés d’affilée. Il n’aura même pas eu à livrer cette bataille.

Pour Novak Djokovic, la consécration d’Andy Murray n’a rien d’un hold-up. Il l’évoquait comme une possibilité dès vendredi : « Il est très près d’y arriver et il le mérite. La façon dont il a élevé son niveau ces derniers mois est extraordinaire », déclarait le Serbe. « [A Roland-Garros], j’ai ressenti beaucoup d’émotions, beaucoup de sensations. La fierté et la satisfaction étaient immenses, mais c’était aussi épuisant », a expliqué le champion, assurant qu’il n’était « pas trop inquiet pour l’avenir » : « J’ai joué longtemps au plus haut niveau possible. Les baisses de forme sont normales. »