L’adjoint au maire de Paris en charge du logement Ian Brossat, la ministre du logement Emmanuelle Cosse, la maire de Paris Anne Hidalgo et Eric Pliez de l’association Aurore. | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Un homme a tenté de mettre le feu dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 novembre à un centre d’hébergement pour sans-abri du 16e arrondissement de Paris, inauguré la veille et contesté par une partie des riverains. Un premier incendie criminel était survenu dans la nuit du 16 octobre dernier.

Ce geste n’a pas fait de blessé ni de dégât matériel. Mais le centre, qui accueille pour l’instant une cinquantaine de personnes, dont de nombreux enfants, a vu sa sécurité renforcée, selon la ministre du logement, Emmanuelle Cosse.

« Je suis extrêmement en colère, a réagi la ministre. Ce centre est ouvert, il accueille plusieurs familles, dont des bébés, et il y a des personnes qui ont pensé [qu’il était] possible d’attenter à leur vie. »

L’enquête a été confiée au commissariat du 16e arrondissement. « Vers 22 heures samedi soir, un homme a tenté de jeter un engin incendiaire mais il ne l’a pas jeté assez fort, ne faisant pas de dégâts, ni de blessés. Cet individu a pris la fuite », selon une source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV.

Lors de la première tentative d’incendie, l’ampleur des dommages avait été très limitée (une partie de la façade et un volet avaient été noircis). Les secours avaient retrouvé du liquide inflammable sur place. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « dégradation volontaire par incendie » et l’association Aurore, qui gère les lieux, avait renforcé la surveillance.

Levée de boucliers et pétitions des riverains

Composé d’une série de modules en bois, le centre, de 196 mètres de long et 8 mètres de large, est installé dans l’Allée des Fortifications, à proximité immédiate du bois de Boulogne et à une centaine de mètres d’immeubles en pierre de taille du quartier.

Le projet de centre, qui accueille déjà 27 adultes et 24 enfants, et doit abriter à terme 200 personnes, avait provoqué une levée de boucliers dans le très chic arrondissement de l’Ouest parisien.

En mars, plus de 40 000 riverains avaient signé une pétition, craignant un « nouveau Sangatte », en référence à l’ancien centre pour migrants de Calais. Une réunion d’information avait viré à la foire d’empoigne.

« Il y a 118 000 places d’hébergement d’urgence ouvertes tous les soirs en France, dont 92 000 en Ile-de-France. On a heureusement très rarement des actes criminels », a précisé la ministre du logement, ajoutant : « Il est hors de question de céder à ce genre de tentative. »