Cette semaine, découvrez le vidéoclip psychédélique du groupe britannique Temples, partez à la chasse au trésor avec la formation franco-américaine Moriarty, profitez du D’Jazz Nevers Festival et réservez vos places pour les concerts parisiens de la multi-instrumentiste Julia Holter et du saxophoniste Samy Thiébault.

DEUX CONCERTS :

  • Julia Holter à La Gaîté lyrique, à Paris, le 11 novembre

Il n’y a pas si longtemps encore, Julia Holter traînait l’image – à double tranchant – d’une « intellectuelle » dans la scène rock indépendante. La multi-instrumentiste américaine âgée de 31 ans, diplômée du California Institute of Arts, était jusqu’ici réputée pour les références littéraires (Colette, Virginia Woolf, la Grèce antique ou le poète Frank O’Hara) qu’elle glissait dans son univers mystérieux, à la croisée de la folk et de la pop new wave, dont l’austérité pouvait désarçonner l’auditeur.

Mais son quatrième album, Have You in Wilderness, paru en 2015 sur le label britannique Domino, a changé la donne. En s’éloignant d’une approche conceptuelle pour une autre plus intimiste, sa troisième collaboration studio avec le producteur Cole M. Greif Neill (Beck) a naturellement gagné en émotion, et s’est hissée dans les classements des meilleurs albums de l’année (Pitchforkmedia, The Guardian, Mojo…). L’electro-folk ambiguë s’est muée en pop de chambre sophistiquée, établissant un équilibre subtil entre instruments acoustiques (cordes et clavecins) et textures électroniques (drones, nappes atmosphériques).

Après un passage remarqué au New Morning à Paris en février, elle se produit cette fois à La Gaîté lyrique, accompagnée en première partie de Circuit des Yeux, le projet psyché folk de l’Américaine Haley Fohr, digne héritière de Nico. Franck Colombani

Julia Holter et Circuit des Yeux à La Gaîté lyrique, 3, bis rue Papin, Paris 3e. Tel. : 01-53-01-52-00. Vendredi 11 novembre, à 20 heures. 25,30 €.

  • Le saxophoniste Samy Thiébault au Duc des Lombards, du 10 au 12 novembre

Le saxophoniste Samy Thiébault. | LAURENCE LABORIE

Le précédent album du saxophoniste et flûtiste Samy Thiébault, Feast of Friends (Gaya Music Productions, 2015), avait été enregistré en quartette avec le claviériste Adrien Chicot, le bassiste Sylvain Romano et le batteur Philippe Soirat. La même équipe se retrouve dans un nouvel enregistrement Rebirth, toujours chez Gaya Music Productions, avec en plus le saxophoniste Jean-Philippe Scali, Manu Domergue au mellophone, un cuivre proche du cor et de la trompette, Meta aux percussions et le trompettiste Avishai Cohen.

Musicalement voyageur, de la musique classique au lyrisme du jazz selon Coltrane, avec des traces subtilement insérées des musiques d’Amérique du Sud, du Moyen-Orient, de l’Afrique noire, Rebirth est une belle réussite, tant sur le plan des parties d’ensemble que des développements solistes. C’est en quintette, avec Meta, que le groupe régulier viendra présenter cette musique à Paris, au Duc des Lombards, trois soirs de suite, du jeudi 10 au samedi 12 novembre, à raison de deux concerts par jour. Une tournée des instituts français suivra jusqu’à fin novembre, avec retour en France le 18 pour le festival Jazz au Théâtre de Fontainebleau. Sylvain Siclier

Duc des Lombards, 42 rue des Lombards, Paris 1er. Mo Châtelet, Les Halles. Tél. : 01-42-33-22-88. Jeudi 10 novembre, vendredi 11 et samedi 12, à 19 h 30 et 21 h 30. 28 €.

UN VIDÉOCLIP : « Certainty » par Temples

Temples - Certainty
Durée : 03:42

Formé en 2012 à Kettering, cité du Northamptonshire, en Angleterre, le groupe Temples est devenu en quelques années l’un des plus prisés des amateurs du renouveau psychédélique dans le rock et la pop. Leur deuxième album, Volcano, devrait être publié par Heavenly Recordings le 3 mars 2017, successeur de Sun Structures qui, début 2014, contribua à l’essor de leur réputation.

Une première chanson, Certainty, en est extraite, accompagnée d’un vidéoclip, mélange d’animations et de prises de vues réelles. Musicalement comme visuellement, ce clip laisse entendre et voir que Temples, mené par le chanteur et guitariste James Edward Bagshaw, continue de trouver son inspiration dans les références au psychédélisme. S. Si.

UN SITE INTERACTIF : la chasse au trésor de Moriarty

La page d’accueil du site spécial créé pour le projet « Epiphany » du groupe Moriarty. | DR

Au printemps, le groupe franco-américain Moriarty invitait ses fans à une chasse au trésor singulière, entre terre et Web. Derrière le projet intitulé « Epiphany », quatorze clés USB contenant chacune des chansons inédites ont ainsi été disséminées dans des lieux gardés secrets, à travers sept pays différents. Aux participants de les retrouver en répondant à des énigmes via une carte interactive mise en place pour l’occasion. Ce dispositif sur la Toile permettait notamment de suivre en temps réel l’évolution des recherches.

L’initiative a suscité un vif engouement chez les fans – en l’espace d’un mois, neuf cachettes avaient été découvertes. « Les chasseurs de musique ont parfois voyagé jusqu’à 1 200 kilomètres de distance pour déterrer les boîtes contenant les chansons », raconte sur son site la formation emmenée par la chanteuse Rosemary Standley. La dernière chanson manquante a été trouvée le 1er novembre dans la jungle mexicaine.

L’album « fantôme » enfin reconstitué est désormais en écoute intégrale et gratuit sur le site du projet. Pour les complétistes, une édition spéciale de la boîte, identique à celles cachées, vient d’être éditée, uniquement en vente sur Moriartyland.net et limitée à 1 000 exemplaires. Outre toutes les chansons rassemblées sous format numérique, ces petits coffrets en fer-blanc recèleraient encore quelques surprises tirées des archives du groupe… F. C.

UN FESTIVAL : D’Jazz Nevers Festival jusqu’au 12 novembre

Affiche du D’Jazz Nevers Festival. | DR

Sur l’affiche du D’Jazz Nevers Festival, organisé dans plusieurs salles de la ville et des environs, du 5 au 12 novembre, la mention « 30e ». Et dans l’éditorial du directeur Roger Fontanel, publié sur le site du festival, un rappel sur le sens et le rôle de la manifestation, au-delà de son propos artistique : « dans un contexte où nous sommes de plus en plus confrontés au populisme, à la violence et au repli identitaire. Plus que jamais, l’art et la culture se doivent d’être la réponse à ces dérives. »

La 30e a débuté, les 5 et 6 novembre avec Erik Truffaz, le Brotherhood Heritage et John Surman. Sont ensuite attendus Louis Sclavis avec Vincent Courtois et Dominque Pifarély, le trio de Gary Peacock (lundi 7 novembre), Joëlle Léandre et Serge Teyssot-Gay, le groupe de Philippe Gordiani, Paolo Fresu et Uri Caine (mardi 8), Hélène Labarrière et Hasse Poulsen, Ethics mené par Michel Benita, un spectacle en hommage à la bande dessinée Le Petit Cirque de Fred, Sylvain Kassap et Hamid Drake (mercredi 9), le groupe Root 70 de Nils Wogram, l’ensemble Nautilis en accompagnateurs de la projection de photographies de Guy Le Querrec, Michel Portal avec Daniel Humair, Joachim Kühn et Bruno Chevillon (jeudi 10), le groupe La Scala, l’Acoustic Lousadzak de Claude Tchamitchian, Avishai Cohen (vendredi 11), John Scofield, le Magnetic Ensemble (samedi 12). S. Si.

D’Jazz Nevers Festival, jusqu’au 12 novembre. Tél. : 03-86-57-00-00. De 5 € à 25 €, entrée libre à plusieurs concerts.