Samuel Mayol, l’ancien directeur de l’IUT de  Saint-Denis  vient de l’emporter au tribunal administratif de Montreuil. | THOMAS SAMSON / AFP

C’est sans doute l’épilogue d’un long conflit qui a empoisonné l’institut universitaire de technologie (IUT) de Saint-Denis depuis 2013. Samuel Mayol, son directeur, vient de remporter une nouvelle bataille : dans un jugement rendu le 2 novembre, le tribunal administratif de Montreuil a considéré qu’il avait été suspendu « à tort » par la présidence de l’université Paris-XIII, l’an dernier. 

Samuel Mayol avait été démis de ses fonctions de directeur et d’enseignant-chercheur le 12 novembre 2015. Jean-Loup Salzmann, alors président de l’université Paris-XIII, l’accusait d’avoir favorisé sa femme dans l’attribution d’un marché de formation professionnelle, d’avoir mis en place un « système occulte d’attribution de jours de congé » mais, surtout, d’avoir introduit des tapis de prière dans le local d’une association étudiante musulmane pour faire croire à l’existence de graves atteintes à la laïcité au sein de l’établissement. Cette suspension survenait après une longue période de désaccords et troubles, notamment avec des menaces de mort et une agression physique subies par Samuel Mayol.

Samuel Mayol avait alors saisi le tribunal administratif de Montreuil en référé, lequel n’avait pas levé la suspension, estimant notamment que la condition d’urgence n’était pas remplie. Depuis, il a obtenu, en juillet, sa réintégration à la tête de cet IUT de 2 000 étudiants, après avoir été blanchi par la section disciplinaire de l’université de Bordeaux, qui s’était vu confier le dossier pour garantir l’impartialité de l’instruction.

« Cette décision du tribunal de Montreuil a une valeur symbolique pour moi, elle acte la fin du conflit. Je ne souhaite pas porter plainte contre l’université. Nous avons envie – le nouveau président, Jean-Pierre Astruc, et moi-même – d’avancer et de tourner la page sur cette affaire », déclare Samuel Mayol au Monde. Egalement sollicité, Jean-Loup Salzmann, qui ne dirige plus l’université Paris-XIII mais préside la Conférence des présidents d’université jusqu’au 15 décembre, se refuse à « tout commentaire ».