Une querelle politique a dégénéré en un incident d’une rare violence dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 novembre à Ixelles, l’une des municipalités de la Région de Bruxelles. Un conflit entre des membres du Mouvement des jeunes de l’Opposition-Europe (MJO) a dérapé et, au cours d’une bagarre, le coordinateur du parti a eu les deux yeux arrachés. Un suspect a été appréhendé et devrait comparaître devant un tribunal jeudi 10 novembre, a indiqué mardi 8 le parquet de la capitale belge.

Liban Moustapha Hassan, 33 ans, un Belge d’origine djiboutienne, a été retrouvé dans la rue, la tête en sang après une réunion du mouvement. Le MJO-Europe est opposé au régime du président Ismaïl Omar Guelleh, qui a revendiqué une victoire écrasante lors des élections qui ont eu lieu en avril dernier dans son pays. Après avoir modifié la Constitution pour se représenter une quatrième fois, M. Guelleh avait refusé une mission d’observation du scrutin par l’Union européenne. Une mission de l’Union africaine avait, elle, relevé des irrégularités.

Messages hostiles sur Facebook

L’opposition en exil débat actuellement d’une possibilité de regroupement, sous la conduite du collectif des Démocrates djiboutiens de l’extérieur (DDEX), qui soutient le Parti du Renouveau Démocratique (PRD), une formation d’opposition au président et au système de parti unique en vigueur en République de Djibouti. Selon ses proches, M. Hassan défend, lui, la stricte neutralité de son mouvement.

Djibouti, enjeu stratégique pour les grandes puissances
Durée : 02:19

D’où un conflit né au sein du MJO, dont certains membres auraient fait appel à un Néerlandais d’origine djiboutienne, Idriss A., pour la réunion qui avait lieu samedi soir. Après celle-ci, quatre hommes, dont Idriss A., auraient attaqué M. Hassan, lui reprochant les messages hostiles qu’il postait contre eux sur Facebook. Le jeune homme aurait ensuite été frappé aux yeux, avec une lame ou un tournevis. Il est hospitalisé en état de choc.

Le Néerlandais a, lui, a été appréhendé, dimanche après-midi, dans un hôpital où il venait faire soigner ses propres blessures. Jugé suspect, l’homme a été interrogé et il a reconnu s’être battu avec la victime. Il a déclaré, en revanche, qu’il ne se rappelait pas avoir arraché les yeux de M. Hassan. Mis en examen pour torture et traitement inhumain, l’individu subira une expertise psychiatrique.