Donald Trump à North Charleston (Caroline du Sud), en février. | Matt Rourke / AP

Au cours de sa campagne, le candidat républicain a passé beaucoup de temps sur le réseau social Twitter, mais développé peu de propositions pour le numérique, la cybersécurité et la Silicon Valley.

Le futur président des Etats-Unis, Donald Trump, a récemment promis, lors d’une rencontre avec un groupe de vétérans, la Retired American Warriors PAC, un réexamen complet des infrastructures, des défenses et des capacités « cyber » du pays. Le tout par une équipe (« Cyber Review Team ») constituée « d’individus issus de l’armée, des forces de l’ordre et du secteur privé ».

Le magnat de l’immobilier propose également que cette équipe mette en place des protocoles et des formations aux risques en cybersécurité pour tous les employés du gouvernement.

De manière générale, M. Trump a appelé, à plusieurs reprises, à renforcer les capacités des autorités américaines à se protéger des attaques informatiques de pirates, d’organisations criminelles, de terroristes ou d’autres Etats, mais aussi à se doter des moyens de contre-attaquer.

Une rencontre avec des représentants de la Silicon Valley

Début octobre, l’équipe de Donald Trump a rencontré de nombreux représentants des médias et des nouvelles technologies pour discuter de possibles réformes, mais le candidat n’avait alors soumis aucune proposition concrète à ses interlocuteurs, selon le site d’information BuzzFeed.

« Donald Trump présente peu de propositions au-delà de ces déclarations erratiques et contradictoires », arguaient en juillet de nombreuses personnalités de la Silicon Valley (dont le PDG de Tumblr, David Karp, le cofondateur d’Apple, Steve Wozniak, celui de Twitter, Ev Williams, ou encore celui de Wikipedia, Jimmy Wales) dans une tribune s’opposant au candidat républicain.

Les grandes entreprises du Net se sont notamment inquiétées du programme anti-immigration de Donald Trump, alors qu’elles cherchent elles-mêmes à attirer des talents et diplômés du monde entier.

Un appel à boycotter Apple

Au cours de sa campagne, le candidat s’est distingué par des déclarations controversées sur certains sujets ayant trait au numérique. Lors de l’affrontement, fin 2015-début 2016, entre Apple et le FBI autour de l’accès aux données du téléphone d’un des deux auteurs de l’attentat de San Bernardino, Donald Trump avait appelé au boycott de l’entreprise de Cupertino, pour faire pression sur elle et la pousser à se plier aux exigences des autorités fédérales.

Il s’est ainsi montré peu réceptif aux arguments de la direction d’Apple à l’époque, qui refusait d’aider le FBI à casser la sécurité d’un téléphone, arguant que cela créerait un dangereux précédent pour tous ses appareils et ses utilisateurs.

Lors du premier débat, fin septembre, l’opposant à la démocrate Hillary Clinton avait également affirmé que les Etats-Unis devaient renforcer leurs capacités offensives et défensives en cybersécurité afin d’affronter l’organisation Etat islamique (EI) en ligne.

« L’EI est très bon dans ce qu’il fait sur Internet, il nous bat à notre propre jeu », avait affirmé à cette occasion le candidat, contredisant le patron du FBI, James Comey, qui estimait que l’organisation djihadiste représentait une faible menace en termes de cybersécurité.

Edward Snowden, un « traître »

En décembre 2015, Donald Trump avait déjà abordé au cours d’un débat le combat en ligne contre l’EI. Il avait appelé à « fermer les parties d’Internet utilisées par l’EI ».

« Nous perdons beaucoup de gens [qui se radicalisent] à cause d’Internet. Il faut que nous voyions Bill Gates et d’autres gens qui comprennent vraiment ce qu’il se passe. Il faut leur demander, peut-être dans certains endroits, de fermer Internet en partie, d’une manière ou d’une autre. »

Interrogé en juillet 2015 sur le cas d’Edward Snowden, qui avait révélé un vaste programme américain de surveillance massive d’Internet, Donald Trump avait également qualifié l’ancien consultant de la NSA de « traître », affirmant que s’il était président, la Russie l’extraderait vers les Etats-Unis.