Des policiers français lors d’un rassemblement à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 8 novembre 2016. | ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Après plus de trois semaines de rassemblements nocturnes, les « policiers en colère » s’organisent. Mercredi 9 novembre, ils ont déposé les statuts d’une association baptisée « Mobilisation des policiers en colère » (MVP). Leur premier objectif est de déclarer rapidement une manifestation « nationale », a fait savoir une source policière.

« Les statuts de l’association ont été déposés en préfecture et sont en cours de validation », a annoncé l’association sur sa page Facebook, qui comptabilise à ce jour plus de 4 500 soutiens.

Depuis le 17 octobre, les policiers manifestent régulièrement à travers la France pour protester contre le manque de moyens et le « laxisme » de la justice. Mardi encore, plusieurs centaines d’entre eux ont manifesté dans plusieurs villes, un mois jour pour jour après l’attaque aux cocktails Molotov contre quatre agents à Viry-Châtillon (Essonne), à l’origine de ce mouvement.

« Crédibiliser » le mouvement

« La mobilisation ne s’est pas essoufflée, elle se construit », avait déclaré dimanche Maggy la présidente de l’association dans une vidéo publiée sur sa page Facebook. Affirmant que la création de l’association visait « à crédibiliser aux yeux de l’administration ces dix-huit jours de manifestation qui sont restés sans réponse », elle a ajouté :

« [L’association a] pour but d’être une force de proposition indépendante du champ politique et syndical policier ; recueillir et porter les doléances de policiers, fédérer autour d’une conception commune et idéale de la profession et générer une dynamique de rassemblement et d’adhésion autour des revendications. »

Cette création intervient quelques jours après la convocation jeudi à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) de Guillaume Lebeau, un leader des manifestations policières. Il est notamment reproché au fonctionnaire de police de ne pas avoir respecté son devoir de réserve et de ne pas avoir déclaré au préalable en préfecture la tenue des rassemblements comme la loi l’exige.