Donald Trump en 60 secondes
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Pour Donald Trump, élu président des Etats-Unis dans un scrutin choc, il faut maintenant se préparer à gouverner à partir du 20 janvier. Selon ses promesses de campagne, il entend mener le changement au pas de charge, durant ses 100 premiers jours. Le milliardaire de 70 ans, grand pourfendeur d’un « système complètement truqué », a promis de « rendre à l’Amérique sa grandeur », avec deux idées fortes : revitaliser l’économie et protéger les Américains.

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  • Politique étrangère

Donald Trump souhaite que les alliés des Etats-Unis au sein de l’Alliance atlantique (OTAN) payent plus pour assurer leur propre sécurité. Si ce n’était pas le cas, il menace de sortir de l’organisation. Par ailleurs, il estime que celle-ci doit se concentrer plus sur la lutte contre le terrorisme et les flots migratoires et moins sur la force de dissuasion envers la Russie.

Sur les relations russo-américaines, justement, M. Trump veut créer une alliance avec la Russie : « En étant dans une position de force, je crois à un rapprochement et à une diminution des tensions avec la Russie. Certains disent que les Russes ne seront pas raisonnables, j’entends montrer le contraire. »

Concernant l’organisation Etat islamique (EI), le candidat républicain a appelé à sa destruction sans donner plus de détails, invoquant la nécessité de préserver un « effet de surprise ». En Syrie, M. Trump est favorable à laisser à la Russie plus de latitude d’action, considérant que Moscou est mieux placé que les Etats-Unis pour intervenir dans ce pays.

Sur les relations avec l’Iran, le républicain dénonce l’accord sur le nucléaire conclu par Barack Obama à l’été 2015, estimant que les Etats-Unis n’ont pas obtenu suffisamment de concessions. Il souhaite le renégocier.

  • Terrorisme

Pour lutter contre le terrorisme, M. Trump propose d’autoriser la torture. Il a appelé également à tuer les familles des terroristes pour dissuader les candidats au djihad.

En décembre 2015, après l’attaque terroriste de San Bernardino (Californie), M. Trump envisageait une interdiction totale de l’entrée aux Etats-Unis pour les musulmans, avant de reculer face à l’impossibilité constitutionnelle d’appliquer une telle mesure. Le candidat veut désormais limiter l’interdiction du territoire américain aux ressortissants des « Etats et nations terroristes », tout en réclamant une « extrême vigilance » pour les musulmans désirant se rendre aux Etats-Unis.

  • Immigration

Tout au long de sa campagne, Donald Trump a mis en avant les questions d’immigration et de sécurité. Le point le plus symbolique est l’édification d’un mur de 1 600 kilomètres qu’il a promis de faire bâtir le long de la frontière mexicaine pour arrêter l’immigration illégale. Il a annoncé qu’il enverrait la facture au Mexique pour le paiement.

Il veut aussi tripler le nombre d’agents chargés de l’immigration et compte renvoyer les immigrants sans papiers – « 5 à 6,5 millions » sur les quelque 11 millions d’immigrés clandestins. Une peine de prison fédérale de deux ans minimum sera aussi imposée à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux Etats-Unis.

Il souhaite également revenir sur le droit du sol qui permet l’obtention de la nationalité américaine à ceux qui sont nés aux Etats-Unis. Dans ses discours lors de la primaire, il a qualifié les Mexicains venus aux Etats-Unis de « violeurs ».

  • Environnement

M. Trump a promis qu’il annulerait l’accord de Paris sur le climat et qu’il supprimerait l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Il veut également lever les restrictions à la production d’énergies fossiles et relancer le projet d’oléoduc Keystone XL.

Vagues de chaleur, inondations ou ouragans plus fréquents sont reconnus par l’Etat fédéral américain comme étant le résultat du changement climatique. Mais Donald Trump nie l’existence du réchauffement climatique, estimant que c’est « une invention des Chinois » : « Ça a toujours été comme ça, le temps change, il y a des tempêtes, de la pluie, et des belles journées. »

  • Economie

Donald Trump a bousculé les dogmes républicains en s’opposant au libre-échange lui préférant « l’échange très très intelligent dans lequel [les Etats-Unis] tirent leur épingle du jeu ». Et a promis la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), responsable, selon lui, des délocalisations vers le Mexique. Il s’oppose également au partenariat transpacifique (TPP), en cours de ratification. Il n’est pas non plus favorable à un accord commercial avec l’Union européenne (TTIP).

En dépit de ses tensions avec son parti, M. Trump promet de travailler avec le Congrès pour introduire et pousser à l’adoption d’un plan économique créant 25 millions d’emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d’impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l’objectif d’une croissance de 4 % par an.

Il promet de consacrer 1 000 milliards de dollars (900 milliards d’euros) au développement des infrastructures en s’appuyant notamment sur des partenariats public-privé.

Sur le plan fiscal, il veut faire passer le taux d’imposition fédéral le plus élevé de 39,6 % à 33 %. L’impôt sur les sociétés serait abaissé à 15 % (contre 35 % actuellement) et la taxe foncière supprimée. Sur la question du salaire minimum fédéral, M. Trump estimait à la fin de l’année 2015 qu’il était « trop élevé », mais s’est dit récemment favorable à le relever à 10 dollars contre 7,25 actuellement.

  • Santé

Donald Trump déclare vouloir abroger l’Obamacare, une Sécurité sociale universelle destinée aux plus pauvres, entrée en vigueur en 2013. Il veut permettre aux personnes qui souhaitent s’assurer par leurs propres moyens de déduire le montant des cotisations de leurs impôts. Sur le prix des médicaments, il promet d’autoriser les importations de ceux vendus moins cher à l’étranger.

Lire aussi (en édition abonnés) : L’Obamacare revient dans la campagne américaine
  • Famille et avortement

M. Trump a proposé de permettre aux familles de déduire de leurs impôts le coût de la garde d’enfants. Concernant le congé maternité, qui n’existe pas aux Etats-Unis de façon universelle, il propose d’accorder six semaines payées comme une indemnité chômage.

Il a défendu par le passé le recours à l’avortement en se définissant comme « pro choice » (pour le libre choix) avant de se rapprocher de la doxa républicaine et de se dire « pro life » (« pro-vie », anti-avortement), affirmant que l’embryon « a un droit fondamental à la vie, qui ne peut être enfreint ». Il s’était attiré de vives critiques en mars en estimant que si l’avortement devenait illégal aux Etats-Unis, les femmes qui y auraient recours devraient encourir « une forme de punition ». Quelques heures après, il faisait machine arrière en estimant que dans ce cas, ce sont les médecins effectuant une interruption volontaire de grossesse qui devraient être sanctionnés.

Aujourd’hui, les premiers 5,45 millions de dollars (4,8 millions d’euros) d’une succession ne sont pas imposables, 10,9 millions (9,6 millions d’euros) pour un couple marié. Au-delà de ce montant, le taux de 40 % s’applique. Donald Trump supprimerait cette « taxe de la mort », selon ses mots.

  • Armes à feu

La position du candidat républicain sur les armes a varié. Il y a une quinzaine d’années, Donald Trump se déclarait en faveur d’une interdiction des armes d’assaut. Mais son ton s’est durci et M. Trump a promis d’abroger « dès la première heure de [son] entrée en fonction » les décrets signés par Barack Obama sur le renforcement des réglementations.

Pour le candidat, « le deuxième amendement de la Constitution est clair. Le droit du peuple de posséder une arme ne doit pas être transgressé ». M. Trump évoque un « droit à se défendre et à défendre sa famille ». Pour lui, la détention d’armes à feu est « un droit donné par Dieu à l’autodéfense ».

Le milliardaire a le soutien de la National Rifle Association (NRA), le principal groupe de pression en faveur des armes à feu aux Etats-Unis. En 2015, plus de 13 000 personnes ont été tuées par des armes à feu (contre 11 000 en 2011), selon Gun Violence Archive.

Armes à feu : ce qui divise Trump et Clinton
Durée : 01:21

  • Système politique

Donald Trump a aussi promis de s’attaquer immédiatement à ce qu’il décrit comme la corruption à Washington, avec notamment la limite des mandats des élus du Congrès, le gel des embauches de fonctionnaires fédéraux, et l’interdiction pendant cinq ans pour les personnels de la Maison Blanche et du Congrès de devenir lobbyiste.