Najat Vallaud-Belkacem, le 9 novembre à l’Assemblée. | ERIC FEFERBERG / AFP

Après le budget 2017 de l’enseignement supérieur, lundi, les députés ont voté en première lecture, mercredi 9 novembre, en soirée, celui de l’éducation nationale, non sans quelques passes d’armes entre la gauche et la droite.

Ayant été déclaré, avec la sécurité et l’emploi, secteur prioritaire dans le projet de loi de finances, l’éducation dans son ensemble bénéficie de 3 milliards de moyens nouveaux et doit permettre de tenir la promesse de François Hollande de créer 60 000 postes (dont 5 000 dans l’enseignement supérieur) au cours du quinquennat.

Toujours premier budget de l’Etat en 2017, celui de l’éducation nationale atteindra 68,64 milliards d’euros, preuve, selon la ministre Najat Vallaud-Belkacem, de la volonté de placer « l’école au cœur du redressement du pays » depuis 2012. Il prévoit notamment un fonds de soutien aux communes pour développer les activités périscolaires, le redéploiement de l’éducation prioritaire, l’augmentation de 10 % des bourses lycéennes et la création de l’aide à la recherche du premier emploi. Reprochant à la majorité son « autosatisfaction », la droite a voté contre un budget d’« approche quantitative, sectaire et idéologique » (Xavier Breton, LR), avec des « astuces comptables » sur les postes créés (Rudy Salles, UDI).

Lors de la discussion sur le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, lundi, le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, Thierry Mandon, avait rappelé dans l’hémicycle qu’il s’agissait du troisième budget de l’Etat et salué sa hausse de 850 millions d’euros. « C’est, d’après les études que nous avons faites, la plus forte hausse budgétaire sur le périmètre (…) depuis 2000 », en mettant de côté « l’année particulière de passage à l’autonomie des universités », a-t-il estimé. Quelque 380 millions supplémentaires reviendront ainsi aux universités, 280 millions pour la recherche et 85 millions pour la vie étudiante. 100 millions d’euros sont destinés à faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants (+ 30 000 à la rentrée).

La droite et le centre ont voté contre, Annie Genevard estimant notamment au nom de LR que « cette augmentation ponctuelle ne saurait répondre à une réalité structurellement difficile ». Les organisations étudiantes et la conférence des présidents d’université (CPU) dénoncent régulièrement le sous-investissement dont souffre la fac française. « Nous aurons une rallonge significative sur le budget 2017, mais cela vient après quatre années de stagnation des moyens. Le gouvernement a pris acte du choc démographique, mais avec un peu de retard », estimait en septembre le président de la CPU, Jean-Loup Salzmann.