Le hall de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupery, le 15 septembre 2014. | JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Le quatrième aéroport français passe partiellement sous pavillon privé. Le consortium composé de Vinci Airports, la Caisse des dépôts et Crédit agricole assurances a annoncé jeudi 10 novembre avoir mis la dernière main au rachat des 60 % du capital d’Aéroports de Lyon (ADL) détenus par l’Etat.

La privatisation des plateformes de Lyon et de Nice avait été lancée par la loi Macron d’août 2015, et fait suite à la cession des parts de l’Etat (49,99 %) dans l’aéroport de Toulouse à un consortium chinois, décidée fin 2014 et bouclée l’an dernier.

L’Etat ne cède que ses parts dans la société exploitante. Il restera le propriétaire et l’autorité concédante des infrastructures, et les tarifs des redevances aéroportuaires resteront régulés par les pouvoirs publics. Le gouvernement avait officialisé fin octobre par un arrêté la privatisation de l’aéroport. Cette opération devrait lui rapporter 535 millions d’euros.

Des jugements toujours en cours

Actionnaire majoritaire, le consortium détient désormais la concession jusqu’en 2047 de Lyon Saint-Exupéry, deuxième aéroport régional français, et de Lyon Bron, qui à eux deux ont accueilli en 2015 plus de 8,7 millions de passagers.

« L’ambition des nouveaux actionnaires est de faire des deux plateformes aéroportuaires le reflet du dynamisme de la région Auvergne-Rhône Alpes et de la métropole de Lyon », souligne un communiqué. Ils souhaitent notamment dépasser les 15 millions de passagers d’ici à 2032.

Cette ambition ne plaît pas aux riverains de l’aéroport. En avril, l’Association contre l’extension et les nuisances de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry (Acenas) a déposé un référé-suspension devant le Conseil d’Etat. Puis en septembre, un recours auprès du tribunal administratif de Paris, afin de « contester le cahier des charges et le choix du consortium de Vinci ». Les jugements sont attendus, comme l’explique l’Acenas dans un communiqué publié le 30 octobre.