Jean Mercier, octogénaire qui a aidé sa femme a mourir, a été relaxé en appel le 10 novembre 2016. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

Il avait été condamné à un an de prison avec sursis en première instance, Jean Mercier vient finalement d’être relaxé en appel, jeudi 10 novembre. Cet homme de 88 ans, était jugé en appel à Lyon pour avoir aidé sa femme dépressive à mourir en 2011. L’octogénaire n’était pas présent au rendu du délibéré de la cour d’appel.

Une « peine de principe » d’un an de prison avec sursis, comme en première instance le 27 octobre 2015 devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne, avait été requise à son encontre, le 8 septembre.

Plus de 200 militants de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), dont son président Jean-Luc Romero, étaient venus apporter leur soutien au prévenu et réclamer une « vraie loi pour la fin de vie ».

Pas en fin de vie

Josanne Mercier « n’était pas en fin de vie, elle n’était pas atteinte d’un mal incurable, elle souffrait d’arthrose, d’anxiété », avait déclaré l’avocate générale, Fabienne Goget, pour qui « la mort n’était pas la seule issue » pour cette femme de 83 ans.

Mais Jean Mercier « a agi au nom de convictions philosophiques et il revendique son geste », avait souligné la magistrate, évoquant l’adhésion du couple à l’ADMD (l’association pour le droit à mourir dans la dignité), omniprésente dans ce dossier.

« Ce qui compte, c’est une peine de principe et il ne faut pas descendre en deçà d’un seuil symbolique », avait-elle poursuivi demandant à la cour de « confirmer le jugement » du tribunal correctionnel de Saint-Etienne pour « montrer l’attachement qu’elle porte à la vie humaine ».

« Tenu sa promesse à son épouse »

Le 27 octobre 2015, l’octogénaire, qui souffre d’un cancer de la prostate et de la maladie de Parkinson, avait été condamné pour non-assistance à personne en danger à un an de prison avec sursis. Il avait fait appel de sa condamnation, ainsi que le parquet.

Le matin du 10 novembre 2011, Josanne Mercier, qui souffrait d’arthrose lombaire et venait de se casser le poignet, s’était réveillée en se plaignant, selon les dires de son mari. Elle lui avait alors demandé « d’apporter des médicaments » et de la morphine, et de l’aider à les décapsuler. Il avait attendu alors son dernier souffle et appelé un médecin.

Évoquant la relation « dominant-dominé » dans ce couple marié depuis cinquante-cinq ans, l’avocat de M. Mercier, Me Mickaël Boulay, avait fait valoir qu’il avait « tenu sa promesse à son épouse » et plaidé la relaxe.